Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .
Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.
⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.
Profitez-en !
La Fourmi et la Cigale
Dans ‘La Fourmi et la Cigale’, Jean Anouilh revisite la célèbre fable de La Fontaine, proposant une réflexion profonde sur la nature humaine, le dévouement au travail, et les plaisirs de la vie. Écrite au 20ᵉ siècle, cette poésie évoque les luttes quotidiennes de la ménagère face à la poussière et les contradictions de l’existence, nous invitant à réfléchir sur nos propres choix.
La fourmi, qui frottait toujours, S’arrêta pour reprendre haleine. « Qui s’attendrira sur la peine, Dit-elle, des ménagères ? Toujours frotter, jour après jour, Et notre ennemie la poussière, Aux ordures jeté notre triste butin Revient le lendemain matin, On se lève, elle est encor là, goguenarde. La nuit on n’y a pas pris garde, Croyez qu’elle en a profité, La gueuse ! Il faut recommencer, Prendre le chiffon, essuyer Et pousser, toujours pousser Le balai. » « J’ai tout mon temps, dit la poussière, Cela s’use une ménagère. Quelques rides d’abord et l’esprit Qui s’aigrit; La main durcit; le dos se courbe; tout s’affaisse, La joue, le téton et la fesse; Alors s’envolent les amours… Boudant et maugréant toujours La ménagère rancunière Frotte jusqu’au dernier jour, Vainc le dernier grain de poussière Et claque enfin, le ressort arrêté. Vient le docteur boueux, qui crotte le parquet, Le curé et l’enfant de chœur et la cohorte Des voisins chuchotants qui entourent la morte… Et sur ce corps, vainqueur de tant de vains combats, Immobile sur son grabat Pour la première fois une journée entière, Retombe une dernière couche de poussière : La bonne. » « Quant à moi, dit la cigale, j’ai une bonne. »
Ce poème d’Anouilh nous pousse à méditer sur l’équilibre entre l’effort et le plaisir. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de cet auteur talentueux ou à partager vos réflexions sur ce texte intemporel.