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Levée de Paroles
La poésie de Jacques Izoard, particulièrement dans ‘Levée de Paroles’, nous transporte dans un univers où le langage devient un moyen d’expression intense. Écrite au XXe siècle, cette œuvre intrigante se distingue par son exploration des thèmes de la sensualité et de l’art. À travers des métaphores audacieuses et un style baroque, Izoard offre aux lecteurs une vision unique et provocante de la condition humaine.
Nénuphar Gargantua brandit le poing des fables et dès que la putain des colchiques dévide son ardeur ou ploie l’échiné sous la machine des saveurs, nous redevenons minces à travers le papier. Galimatias désert des limaces et des chevaliers ambulants; j’errerai à travers liège à l’assaut des tours d’ivoire. Bleus renégats me fascinent, me tombent dessus, suceurs d’épaves ou de phallus, oiseaux bavards d’outrecuidance ou vils palefreniers d’obscures écuries. Pillons bras et jambes des nonnes ou fourbissons nos coutelas. Je sortais avec vous, je vous tenais le bras, vous voyant à travers vos robes azurées, ne sachant s’il fallait habiller de salive le mage nu des pervers ducs de l’eau ; j’étouffais, à vrai dire, sous la componction grimaçante de quelques postiers nihilistes, mais ma nuitée froufroutante allait commencer par la plus exquise des douceurs, l’obséquieuse attention des pigeons voyageurs, sous l’aile desquels je caressais mon gel à longueur de nuits ; meuse était mie ; palefrois nus de certains nains obèses dont j’étais le servant; de ronde en ronde, j’amincissais ainsi le costume de lumière du chat des chats, riant à la nixon, avec des dents de sapajou, n’ébruitant que calomnies et forcenés ahans ; avec mes cent frères d’écume, je haletais, je baisais la main des statues de lave noire sous les feuillages d’avroy, je furetais, j’épandais mes invectives, obéissant à je ne sais quels desseins, car qui nous gouverne? Le sang ne meurt qu’à la bouche des dormeurs; je vous conte l’ignominie des fées, des faiseuses d’ange, des garçons du foutre et de l’épidémie ; aimés trolleybus que je côtoyais, nonobstant les prodigues, les cocottes de bistrots; les épouvantails de goguette m’enchantaient; je savourais les seins des femmes pleureuses dans les coins de velours des cafés; je mettais leurs pieds nus sur mon désir, affûtant sous la plaie l’œil d’acier du fantôme et la basse sauvenière convenait à mes épanche-ments, car j’habitais l’arabie sous le musc et le miel dont j’enduisais la clé nue des parleurs, bavant près d’un cinéma crosly d’amerloque, dans des serres de vautours, j’ahanais dans les pissoirs, afin de découvrir la perle adamantine ou la goutte d’argent d’un calice exténué, broutant la pluie, délirant de rires informes ou me glissant en moi-même sous un train de glycines.
En fin de compte, ‘Levée de Paroles’ nous invite à réfléchir au pouvoir du langage et à la beauté des expériences humaines. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de Jacques Izoard et à partager vos réflexions sur ce poème fascinant.