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Dimanche a Long Island
Le poème ‘Dimanche à Long Island’ de Jean Orizet peint un tableau mélancolique d’une journée pluvieuse, entre la danse des mouettes et le souvenir d’un enfant retrouvé. L’auteur évoque avec sensibilité les thèmes de la perte et de la nature, offrant au lecteur une réflexion profonde sur le passage du temps. Ce poème, ancré dans la réalité du quotidien, reste pertinent grâce à son exploration de l’absence et de la mémoire.
La pluie battante effarouchait les écureuils, mais réjouissait la troupe des mouettes surveillée par trois cormorans graves autant qu’immobiles sur un roc émergé. Chez ces grands oiseaux, c’était la fête aux moules, ouvertes à coups de bec ou larguées d’en haut pour éclater sur la digue. Les témoins de ce déluge dominical se consolèrent en vidant deux bouteilles de madère 1830 qu’ il fallut filtrer quatre fois, tant le dépôt était en suspension. Vers six heures du soir, le ciel, enfin, s’éclaircit, et le soleil dora les ventres blancs des volatiles. Un voilier coupa l’horizon. Le plus fort des huit chênes, devant la maison, supporte une balançoire immobile ; ce matin encore, elle oscillait sous les claques du vent. L’enfant qui aimait cette balançoire est mort. Son père, aux moments de solitude, tente d’oublier son chagrin en tuant quelques-uns de ces écureuils gris dont il garde, trophées dérisoires, le panache des queues. La mer monte, ride à ride. Sur leur étroite langue de sable, les mouettes se font bavardes. Disparus les cormorans. Dans la maison, concerto pour violon et orchestre de Mendelssohn. On dînera de côtelettes d’agneau, lentement décongelées. De l’autre côté de la baie, New York affûte ses assassins.
Ce poème nous pousse à contempler la beauté fugace de la vie tout en affrontant la douleur de la perte. N’hésitez pas à partager vos pensées sur ce poème ou à explorer d’autres œuvres de Jean Orizet pour enrichir votre expérience littéraire.