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Don Quichotte
Le poème ‘Don Quichotte’ de Jean-Pierre Claris de Florian nous plonge dans un univers où les thèmes de l’amour et de la chevalerie s’entremêlent. Écrit à une époque où la poésie était au cœur de la culture littéraire française, Florian explore avec finesse les émotions d’un personnage célèbre devenu berger. Ce poème reste significatif pour son approche ludique et poignante des aspirations chevaleresques et des désirs amoureux.
Contraint de renoncer à la chevalerie, Don Quichotte voulut, pour se dédommager, Mener une plus douce vie, Et choisit l’état de berger. Le voilà donc qui prend panetière et houlette, Le petit chapeau rond garni d’un ruban vert Sous le menton faisant rosette. Jugez de la grâce et de l’air De ce nouveau Tircis ! Sur sa rauque musette Il s’essaie à charmer l’écho de ces cantons, Achète au boucher deux moutons, Prend un roquet galeux, et, dans cet équipage, Par l’hiver le plus froid qu’on eût vu de longtemps, Dispersant son troupeau sur les rives du Tage, Au milieu de la neige il chante le printemps. Point de mal jusques là : chacun à sa manière Est libre d’avoir du plaisir. Mais il vint à passer une grosse vachère ; Et le pasteur, pressé d’un amoureux désir, Court et tombe à ses pieds : ô belle Timarette, Dit-il, toi que l’on voit parmi tes jeunes sœurs Comme le lis parmi les fleurs, Cher et cruel objet de ma flamme secrète, Abandonne un moment le soin de tes agneaux ; Viens voir un nid de tourtereaux Que j’ai découvert sur ce chêne. Je veux te les donner : hélas ! C’est tout mon bien. Ils sont blancs : leur couleur, Timarette, est la tienne ; Mais, par malheur pour moi, leur cœur n’est pas le tien. À ce discours, la Timarette, Dont le vrai nom était Fanchon, Ouvre une large bouche, et, d’un œil fixe et bête, Contemple le vieux Céladon, Quand un valet de ferme, amoureux de la belle, Paraissant tout-à-coup, tombe à coups de bâton Sur le berger tendre et fidèle, Et vous l’étend sur le gazon. Don Quichotte criait : arrête, Pasteur ignorant et brutal ; Ne sais-tu pas nos lois ? Le cœur de Timarette Doit devenir le prix d’un combat pastoral : Chante, et ne frappe pas. Vainement il l’implore ; L’autre frappait toujours, et frapperait encore, Si l’on n’était venu secourir le berger Et l’arracher à sa furie. Ainsi guérir d’une folie, Bien souvent ce n’est qu’en changer. Extrait de: Fable XIX, Livre IV
À travers ce poème, Florian attire notre attention sur la fragilité des rêves et des désirs. Nous vous invitons à découvrir davantage de ses œuvres et à partager vos réflexions sur ce mélange subtil d’humour et de tendresse.

