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Aline
Le poème ‘Aline’ de Joséphin Soulary est une douce mélodie écrite au XIXe siècle, incarnant l’essence de l’amour à travers un voyage dans la nature. Soulary, poète romantique, réussit à captiver ses lecteurs avec des images évocatrices qui mêlent les émotions humaines et le paysage naturel. Ce poème, empreint de nostalgie et de désir, reste significatif pour ceux qui apprécient la profondeur des sentiments et la beauté des mots.
La neige a couvert tout entier Le sentier Qui mène à la maison d’Aline, Si long quand un seul le parcourt, Et si court Quand deux ensemble on y chemine. Que de fois je l’ai fréquenté Cet été, A l’heure où la rosée emperle Dans la bonne odeur des moissons Les buissons Où rentre en caquetant le merle. Je m’y glissais d’un pas furtif, Attentif Au moindre bruit de la feuillée, Mais surtout évitant les yeux Curieux De la lune au ciel éveillée. J’arrivais avec l’air poltron D’un larron Qui n’a pas fait son coup de maître, Et sans souffler je restais droit A l’endroit D’où je l’ai vue à sa fenêtre. C’est trop bête d’aimer ainsi ! Le souci Vous ôte le cœur à l’ouvrage, Et l’on pleure, on ne sait pourquoi ; Mais, ma foi, Je vais prendre mon grand courage. Quand les jours froids seront finis, Quand les nids Babilleront sous la ramée, Sitôt que le souffle attiédi Du midi Verdira la plaine embaumée, J’irai, par les ravins couverts De buis verts, Cueillir, où je sais qu’il en pousse, La primevère au collier d’or. Pâle encor, Qui grelotte en son lit de mousse. Des fleurs elle aime le parfum, Surtout un, C’est celui de la violette : Il en vient, Dieu sait ! tout le long Du vallon ; Moi premier j’en ferai cueillette. Le muguet fleurit dans ce coin, Et plus loin La giroflée est par brassées. Ah ! j’oubliais du romarin, Puis un brin D’aimez-moi, puis quelques pensées. J’ai lié d’un ruban coquet Mon bouquet, Et je l’ai caché sous ma veste. Plus d’une en voudrait un morceau, Mais tout beau ! Qu’elle aille en chercher s’il en reste. Je trouve Aline par hasard A l’écart, Je l’aborde avec révérence, Et je lui dis : « Belle aux yeux doux, Voulez-vous Encourager mon espérance ? » Tremblante, elle me tend la main ; Le carmin De la honte est sur son visage ; Sa chère voix, tremblant aussi, Dit : « Merci ! » Voilà mes fleurs à son corsage. Du coup nous sommes fiancés. C’est assez D’un mois pour la galanterie ; Tout bien compté, l’anneau bénit Nous unit Le beau jour de Pâque fleurie. L’avoir à moi seul, quel bonheur ! Vrai ! j’ai peur D’oublier, le jour, à lui plaire, Et, la nuit, de pleurer souvent En rêvant Que ma noce est encore à faire. Mais qui donc s’avance là-bas ? N’est-ce pas Aline avec un jeune drôle ? Elle se pend sans embarras A son bras, Le cou penché sur son épaule. Malheur de moi ! tout est perdu ! J’aurais dû Me risquer plus tôt auprès d’elle ; J’avais déniché l’oiselet, Il fallait Tout de suite lui couper l’aile. Le cœur ne choisit pas son jour, Et l’amour Dresse en toute saison son piége ; C’est une rose de Noël Que le ciel Fait fleurir même sous la neige.
À travers ‘Aline’, Soulary nous rappelle que l’amour, bien que parfois source de mélancolie, est aussi une force vivifiante. Explorez davantage ses œuvres pour plonger plus profondément dans la richesse de ses mots et partager vos impressions sur ce poème.