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Avant que Nous Rentrions…

‘Avant que Nous Rentrions…’ est un poème emblématique de Francis Jammes, un auteur du début du 20ᵉ siècle célèbre pour sa sensibilité et son attachement à la nature. Dans ce poème, il évoque avec tendresse une nuit magique partagée entre deux êtres, une communion d’âmes que seul l’amour peut créer. Ce texte nous invite à plonger dans la nostalgie d’un moment intime tout en célébrant la beauté éphémère des sensations.
Avant que nous rentrions, nous nous promenà¢mes.
II me semblait que nous tenions un bouquet d’à¢mes, et nous disions des mots qui nous faisaient nous taire.
La nuit pure coulait dans l’eau du torrent vert et, sur les pics, flottaient des nuées immobiles pareilles aux nuées de quelque vieille bible.
Une bonté d’amour faisait pencher ta tĆŖte;
je ne sais quoi de grave et de grand comme un poĆØte
faisait nos cœurs pareils à de la vérité.
Nous hƩsitions longuement et lentement Ơ rentrer,
sachant que nos bras nus devaient s’ouvrir ensemble,
sans une hypocrisie et sans timiditƩ.
Plus douces que des orphelines qui ont chantƩ,
les âmes des étoiles blanches et tristes priaient.
Tu me disais des choses dĆ©licieuses que l’on a dites.
Tu me disais : a
Tu es un tout petit enfant. Ā»
Et ta voix se traƮnait sur ces mots, dƩtachant
les syllabes et disant : Ā«
Un-tout-pe-tit-en-fant. Ā»
Je te disais : nous sommes allés à la même école, quand tu avais quatre ans.
N’est-ce pas que c’est drĆ´le ?
Et tu relevais la tête et tes yeux noyés de douceur me donnaient un regard qui me buvait le cœur. «
Petit ami Ā», me disais-tu, Ā« que c’est calme! Ā»
Et nous nous taisions, ne sachant plus nos Ć¢mes…
Nos deux corps se sont fondus comme des pĆŖches
brûlantes de soleil sur un même pêcher.
Tu disais : Ā«
Cette nuit n’a Ć©tĆ© qu’un baiser…
Ā«
C’est fou. Ā»
Et quand, soĆ»ls d’amour,
le jour parut, tu dis : Ā«
Que vient faire le jour ? Ā»
Tes dents mordaient mes dents et me brisaient la bouche…
L’aube tremblait sur ton profil presque farouche.
Je te disais : tais-toi! quand tu ne disais rien.
Puis nous sommes sortis dans la campagne fraƮche.
Nous nous sommes assis sur un mur ƩbrƩchƩ.
Sur la montagne immense un oiseau criait.
Nous avions peur qu’il ne fĆ»t triste Ć  ainsi crier…
Et moi je te disais, pour calmer ton doute : la mĆØre de l’oiseau qui crie ainsi, comme toutes les mĆØres des oiseaux, va lui apporter Ć  manger. Ā«
Tu crois ? Ā» me disais-tu, et tu me souriais.
Et nous avons marchĆ©, et t’ai donnĆ© Ć  boire de l’eau de source avec nos lĆØvres ensemble.
Tu as criƩ : i
Qu’elle est fraĆ®che!
Oh! qu’elle est fraĆ®che! Ā»

Alors il plut.
La pluie courait sur la montagne.
C’Ć©tait la pluie qui fait rĆŖver les villages,
la pluie au bruissaillement tendre et lƩger,
la pluie qui tinte, la pluie qui pleure du soleil,
la pluie qui arrose les clairs arcs-en-ciel,
la pluie qui fait courir et frissonner les poules.
Et nous fĆ®mes attention Ć  la boue…
Nous sommes rentrĆ©s doucement pour dĆ©jeuner et, Ć  table, nous nous sommes disputĆ©s sĆ©rieusement, et tu as failli pleurer que je n’admette pas une de tes
idĆ©es…
Tout cela pour, plus tard, retomber dans nos bras nus, et pour recommencer des caresses où tu pâlissais dans la lourdeur de tes beaux cheveux.
Maintenant, tu es loin, amie.
Mais je veux
que ces vers que liront quelques lointains amis
fassent qu’ils t’aiment un peu sans te connaĆ®tre
et que, s’ils passent un jour sous la fenĆŖtre
de cette chambre douce où nous nous sommes aimĆ©s…
ils ne sachent point que c’est lĆ …
En découvrant ce poème, les lecteurs sont invités à se souvenir de leurs propres moments d’amour et de tranquillité. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de Francis Jammes et à partager vos réflexions sur cette pièce touchante.

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