L’appel des veneurs et le và´tre,
Dryades à la bouche arrondieĀ ! et ces voix
Ont expiré l’une aprĆØs l’autre.
Ā
L’aboi cruel des chiens de chasse s’est déjĆ
Perdu le long de la bruyĆØreĀ ;
Et le retour prƩcoce au bercail dissipa
L’aboi des chiens de la bergère.
Ā
Des peupliers couverts d’oiseaux je n’entends plus
Gazouiller les hautes quenouilles.
Dans les iris, au seuil des grottes, se sont tus
Les gosiers gonflƩs des grenouilles.
Ā
La marche du ruisseau sous le pin-parasol
A même arrêté ses murmures ;
Et le bruit a cessƩ que faisait sur le sol
La chute des amandes mƻres.
Ā
À la cime d’un roc où des rayons blessés
Saignent avant de disparaƮtre
S’est assis un éphèbe aux longs cheveux lissés
Et cernés de feuilles de hêtre.
Ā
Est-il nu ? Les pâleurs discrètes de ses bras
Avec le jour mourant s’accordent.
Près de son cœur ses mains qui ne s’émeuvent pas
Tiennent une lyre sans cordes,
Ā
Jeune homme grave et frêle, au souffle si léger,
Aux tendres yeux si pleins d’absence
Que devant lui la brise Ć peine ose bouger,
Il est l’image du silence.