Ce lourd silence pèse, ainsi qu’un ciel de plomb,
J’ai laissé mon orgueil, en un sombre frisson,
Blesser ton cœur si pur d’une phrase cruelle,
Et briser pour un temps notre paix éternelle.
Je viens, le front courbé, sans fard et sans armure,
Déposer mes regrets au seuil de ta froideur ;
Je ne cherche point là, par quelque fausse allure,
À masquer le tourment qui ronge ma pudeur.
L’orage doit passer pour que l’azur renaisse,
Le soleil reviendra sécher les pleurs versés ;
Renouons, je t’en prie, ce fil de tendresse,
Que mes mots maladroits ont un instant blessé.
Pardonne à mon esprit ses errances d’un soir,
Laisse-moi réparer l’éclat de notre histoire ;
Car sans toi, mon amour, je perds tout mon espoir,
Et mes jours ne sont plus qu’une marche illusoire.

