L’ombre d’un mot blessant plane sur la maison,
Et le silence froid a gagné nos demeures ;
J’ai laissé mon orgueil, ce sombre poison,
Voler l’éclat doré de nos plus belles heures.
Vois, je courbe le front sous le poids du regret,
Car ma voix a trahi la douceur de mon âme ;
Loin de moi la fureur, ce funeste décret,
Qui voulait étouffer notre céleste flamme.
Que valent les discours quand le cœur est meurtri ?
Je dépose à tes pieds mes armes et ma gloire ;
Contre ce vide immense, entends mon humble cri,
L’amour seul doit rester notre unique victoire.
Accepte ce pardon comme un bouquet fané
Que tes mains, ô ma belle, sauront faire renaître ;
Viens briser ce miroir que la rage a damné,
Et laisse le soleil inonder la fenêtre.

