Dans l’ombre je me tiens, silencieux amant,
Quand ton rire d’argent éclate en la lumière.
Je garde ce secret, terrible et doux tourment,
Le cachant dans mon âme, au fond de ma prière.
Je connais le frisson de ta main sur le bois,
Et ce pli soucieux qui marque ton visage.
Mais jamais mon émoi ne trahira ma voix,
Je reste le témoin de ton divin passage.
La peur de ton refus glace mon sang brûlant,
Mieux vaut cette douleur qu’un adieu sans retour.
Je suis l’obscurité qui suit ton pas tremblant,
Le gardien invisible de ton propre jour.
Si le soleil un jour venait à s’éclipser,
Peut-être verrais-tu, dans la nuit qui s’achève,
Celui qui n’a vécu que pour t’éterniser,
T’aimant, sans dire un mot, au-delà de son rêve.

