Te souviens-tu du jour, de l’instant solennel,
Où nos deux cœurs ont fait le serment éternel ?
La graine de l’amour, en terre ensevelie,
Est devenue ce chêne à la tête anoblie.
Si les vents de l’hiver ont courbé nos rameaux,
Nous avons transformé nos blessures en émaux.
Car le temps n’est point l’ogre à la dent carnassière,
Mais l’artisan secret de notre paix entière.
Chaque ride à ton front est un noble sillon
Où brille du passé le sublime rayon ;
Comme un vin précieux qui dort dans le silence,
Notre élan s’est mué en une âme immense.
Je connais tes silences et tes moindres secrets,
Le tracé de ta main, tes sourires discrets.
Béni soit le chemin, bénie soit la durée,
Qui change la passion en splendeur épurée.

