L’orage s’est éteint sur la plaine meurtrie,
Et l’ombre du passé s’éloigne lentement ;
Je sens au fond de moi renaître la patrie
D’un cœur qui bat plus fort, plus libre et plus aimant.
L’hiver a déserté le jardin de mon âme,
La sève de l’espoir irrigue mes remords ;
Je ravive aujourd’hui cette céleste flamme,
Qui change la douleur en de précieux trésors.
Mes cicatrices sont des lignes de victoire,
Traçant sur ma peau nue un destin radieux ;
Je n’ai plus peur du vide, ni peur de l’illusoire,
Car je porte l’azur au fond de mes grands yeux.
Aimer sera demain une ivresse nouvelle,
Mais je chéris ce soir ma sainte liberté ;
L’avenir me promet une aube plus belle,
Où règne la douceur de la sérénité.

