Je revois ces matins aux lueurs incertaines,
Nos rires s’envolant au hasard des chemins,
Loin du vaste fracas et des rumeurs mondaines,
Quand je ne tenais pas encore tes deux mains.
Mais le temps a tissé sa toile impérieuse,
Et je sens aujourd’hui, dans mon âme éperdue,
Qu’une vie sans ton pas serait trop douloureuse,
Comme une symphonie à jamais suspendue.
Mon cœur bat la chamade et ma voix se dérobe,
Car l’absolu m’étreint devant ta majesté ;
Je ne vois que tes yeux, je ne vois que ta robe,
Qui semblent effacer toute réalité.
Alors je mets genou sur la terre sacrée,
Pour lier mon destin au tien, et tout oser,
Et murmurer enfin, d’une flamme ancrée :
Mon amour, mon écho, veux-tu m’épouser ?

