J’ai laissé la fierté corrompre mon langage,
Et l’ombre du silence a gagné la maison.
Je vois dans ton regard, comme un dernier présage,
La douleur qui se tait et me donne raison.
Je ne cherche point l’art de vaines excuses,
Ni le masque trompeur d’un esprit innocent.
Loin de moi désormais ces faciles ruses,
Je viens offrir mon cœur, coupable mais présent.
Si mes mots maladroits ont blessé ta lumière,
Sache que mon remords est un fleuve brûlant.
Je pose ma fureur, je brise ma bannière,
Espérant retrouver ton amour chancelant.
Accorde à ce poème un instant de clémence,
Car je veux rebâtir ce que j’ai déchiré.
Que renaisse entre nous l’oubli de l’offense,
Sur le chemin sacré que nous avons juré.

