La nuit déploie au ciel son voile de velours,
Et je cherche ta main dans l’ombre du silence.
Mon cœur bat la mesure, égrenant les longs jours,
Qui s’étirent sans fin dans ma morne existence.
Sur l’écran froid je vois briller ton doux visage,
Spectre numérisé d’un amour exilé.
Je souffre dans ma chair de ce lointain mirage,
Où mon âme se perd, tel un astre isolé.
La lune que tu vois est mon seul messager,
Elle porte mes soupirs par-delà les frontières.
Rien ne saurait briser, rien ne peut changer,
Ce serment que l’on fit dans nos jeunes prières.
Bientôt viendra l’instant de la sainte union,
Où nos corps se fondront pour chasser l’amertume.
L’absence n’est qu’un test, une sombre passion,
Avant que notre feu de nouveau ne s’allume.

