Le silence a glacé nos cœurs et nos demeures,
Un froid lourd est tombé sur nos rires d’hier.
J’ai laissé le vain orgueil gâcher nos meilleures heures,
Et j’ai bâti des murs dans un souffle d’hiver.
Je viens le front courbé, sans masque et sans armure,
Déposer à tes pieds le fardeau de mes torts ;
Ton absence est pour moi la plus vive morsure,
Plus cruelle que le temps, plus froide que la mort.
Pardonne, ô mon amour, ces mots dits en colère,
Ces ombres que ma voix a jetées sur tes yeux.
Je veux chasser la nuit pour retrouver la terre,
Où nous marchions unis sous la clarté des cieux.
Si tu daignes m’offrir la grâce d’un sourire,
Je briserai l’ego qui nous a divisés ;
L’amour seul doit régner, tel un maître en son empire,
Sur nos âmes sereines et nos cœurs apaisés.

