L’orage s’est tu sur l’âme en peine et solitaire,
Et tes yeux fatigués ont versé trop de pleurs.
Pourtant, vois-tu là-bas, sur cette immense terre,
Comment l’hiver glacé s’efface devant les fleurs ?
Le cœur n’est point de marbre, il n’est pas fait de pierre,
Il saigne pour un temps, puis il reprend son cours.
Il faut laisser le temps refermer la paupière
Sur les songes brisés et les anciens amours.
Car l’aube renaîtra sans que tu la commandes,
Une clarté nouvelle inondera tes jours.
L’espoir tisse en secret de célestes guirlandes,
Pour couronner ton front d’un inattendu toujours.
Crois en ce lendemain, en la douce promesse,
D’un sentiment plus pur, plus vaste et plus serein.
Laisse aller le chagrin, oublie ta tristesse,
Le bonheur te guette au détour du chemin.

