Le tumulte s’est tu, laissant place au silence,
Ce vide pesant lourd qui glace nos regards ;
Nous sommes deux exilés, perdus et hagards,
Loin de la douce rive où dort la confiance.
Ma fierté, ce soir-là, fut un triste poison,
Je viens la déposer, vaincue, à tes genoux.
Qu’importe qui eut tort, que reste-t-il de nous ?
Si je perds ton sourire, je perds la raison.
Accepte ce regret comme une humble offrande,
Un rameau d’olivier sur ce champ dévasté.
L’amour n’est point l’absence de toute âpreté,
Mais la main qui se tend quand l’orage gronde.
Laissons le vent mauvais emporter nos erreurs,
Pour tisser de nouveau les fils de notre toile ;
Tu restes dans ma nuit l’unique et seule étoile,
Pardonne, ô mon amour, apaise nos frayeurs.

