Je porte un lourd secret dans l’ombre lumineuse,
Un brasier dévorant sous le masque glacé ;
Mon âme se consume, étrange et silencieuse,
D’un amour interdit que nul n’a tracé.
Nos regards se croisant sont des éclairs voilés,
Un langage muet que nous seuls comprenons ;
Pourtant mes doigts tremblants, à ta peau refusés,
Dessinent dans le vide un espoir sans prénoms.
Si proche de ton corps, je suis loin de ta vie,
Je bois le vin amer d’une soif infinie ;
Gardien de ce tourment, chaste et inassouvi,
J’accepte le destin qui nous a désunis.
Car je tairai ce feu pour protéger ton être,
Dans cet enfer exquis où je me suis perdu ;
Mon cœur est un tombeau qui ne laisse paraître
Que l’écho douloureux d’un bonheur défendu.

