Sous le ciel fracassé par la foudre vibrante,
Nos cœurs sont des vaisseaux aux voiles en fureur.
L’onde vient fouetter ta beauté délirante,
Et je bois dans tes yeux cette vaste terreur.
Vois l’écume baveuse aux lèvres du rivage,
Nous sommes ces esquifs, fragiles et fiévreux.
Ton souffle sur mon front est un vent de ravage,
Qui pousse mon esprit vers des flots dangereux.
Parfois l’océan dort sous un voile de brume,
Mais le feu couve encore au creux des eaux dormantes.
Ta voix est le ressac, mon baiser est l’écume,
Sur ta peau frémissante, ô ma vague amante.
Que m’importe le port, la terre et ses frontières,
Puisque je suis captif de ton flux, de ton reflux.
Soyons l’orage roi, les vagues meurtrières,
À jamais enlacés dans l’amour absolu.

