Dans l’ombre des hivers et sous le vent qui pleure,
Tu restes le granit que rien ne peut briser ;
Quand le monde s’agite et que l’orage effleure,
Ton bras est le rempart où je viens m’apaiser.
Tu n’offres point d’or vain, ni de futiles choses,
Mais l’arche de tes mains soutient mon univers.
Sur ce sol affermi, tu vois, je me repose,
Loin du tumulte vain et des destins pervers.
Tu es mon vaste port, ma haute citadelle,
Le phare dominant la fureur des embruns ;
Ta force silencieuse est une aube fidèle,
Chassant de mon esprit les tourments importuns.
Je bénis chaque jour ta virile tendresse,
Ce toit de bienveillance où dort mon cœur épris.
Mon amour, mon pilier, reçois cette caresse :
Tu es mon roc sacré, mon ultime abri.

