L’Éveil en Douceur
L’aurore au doigt vermeil caresse les rideaux,
Un rayon diaphane inonde ton visage ;
Le silence se tait, loin des vains fardeaux,
Et le temps suspendu retient son doux passage.
Tu dors encore un peu, dans la tiédeur des draps,
Ta chevelure folle est une onde soyeuse ;
Je contemple l’éclat, la courbe de tes bras,
Oubliant du dehors la rumeur furieuse.
Une effluve de grains, torréfiés et chauds,
Se mêle à la clarté de ce réveil intime ;
Nul besoin de grands mots ni de brillants joyaux,
C’est ici que l’amour atteint sa haute cime.
Quand ta paupière s’ouvre, ô mon tendre horizon,
Je vois l’azur renaître au fond de ta prunelle ;
Le bonheur est captif en notre humble maison,
Dans la grâce du jour et l’aube éternelle.

