Quand l’ombre sur ton front étend son voile immense,
Et que ton cœur se perd dans un morne silence,
Sache que près de toi, veilleur insoupçonné,
Je garde ton espoir quand tu l’as abandonné.
Je ne puis d’un seul mot écarter la tourmente,
Ni forcer le destin à se montrer clément,
Mais quand l’onde se dresse, effroyable et démente,
Je demeure ton ancre au milieu du tourment.
Si ton âme se glace aux vents de la tristesse,
Viens réchauffer tes jours à mon amour fervent ;
Je serai le refuge et la douce forteresse,
Qui te protège un peu de la fureur du vent.
Je ne porterai point le fardeau qui t’oppresse,
Car nul ne peut marcher à la place d’autrui,
Mais je tiendrai ta main avec tant de tendresse,
Que tu ne craindras plus les ombres de la nuit.

