Le poème ‘À Mademoiselle de Guise’ de Voltaire examine avec humour et ironie les défis du mariage et les promesses souvent non tenues. À travers une critique des mœurs de la noblesse française du XVIIIe siècle, l’auteur souligne les tensions entre le devoir et les désirs personnels. Ce poème reste significatif par sa pertinence et sa lucidité sur les relations humaines.
(Sur son mariage avec M. le duc de Richelieu.) Un prêtre, un oui, trois mots latins A jamais fixent vos destins ; Et le célébrant d’un village, Dans la chapelle de Montjeu, Très chrétiennement vous engage À coucher avec Richelieu ; Avec Richelieu, ce volage, Qui va jurer par ce saint nœud D’être toujours fidèle et sage. Nous nous en défions un peu ; Et vos grands yeux noirs, pleins de feu, Nous rassurent bien davantage Que les serments qu’il fait à Dieu. Mais vous, madame la duchesse, Quand vous reviendrez à Paris, Songez-vous combien de maris Viendront se plaindre à vôtre altesse ? Ces nombreux cocus qu’il a fait, Ont mis en vous leur espérance : Ils diront, voyant vos attraits, Dieux ! quel plaisir que la vengeance ! Vous sentez bien qu’ils ont raison, Et qu’il faut punir le coupable ; L’heureuse loi du talion Est des lois la plus équitable. Quoi votre cœur n’est point rendu ! Votre sévérité me gronde ! Ah ! quelle espèce de vertu Qui fait enrager tout le monde ! Faut-il donc que de vos appas Richelieu soit l’unique maître ? Est-il dit qu’il ne sera pas Ce qu’il a tant mérité d’être ? Soyez donc sage, s’il le faut, Que ce soit-là votre chimère ; Avec tous les talents de plaire II faut bien avoir un défaut. Dans cet emploi noble et pénible De garder ce qu’on nomme honneur, Je vous souhaite un vrai bonheur ; Mais voilà la chose impossible. Extrait de: Stances
En conclusion, ce poème nous pousse à réfléchir sur la nature éphémère des promesses d’amour et le poids des attentes sociales. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de Voltaire pour découvrir des perspectives similaires sur la condition humaine.