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À ce Bruit Seul (Éloge)
Dans ‘À ce Bruit Seul’, Jacques Chessex nous entraîne dans un voyage poétique riche en images et en sens. Ce poème, écrit à une époque où les conventions littéraires étaient souvent remises en question, offre une réflexion sur la beauté de la langue et l’essence même de la poésie. À travers des métaphores évocatrices et une musicalité saisissante, Chessex rend hommage aux mots qui vibrent, émeuvent et libèrent. Ce poème demeure une œuvre significative qui interpelle le lecteur sur l’importance du langage dans notre rapport au monde.
De la Corne d’Or, Cingria! Sultan onirique au soleil! Et dans le gouvernement de la Sublime Porte: Ce ruissellement sur ta syntaxe Miroir baroque à l’idéale tresse de mots secs Cadeau de prince aux Lettres fatiguées Quand tu parcours les routes de Lothaire Avec tes airs d’été jaune dans le vieil hiver Et la gracieuse liberté d’un défroqué de cour en cour Ta voix ne grince le remords ni n’achoppe aux cuistreries Comme il est de si littéraire usage Toi tu vas dans l’élémentaire inspiré Tu ressembles à la châtaigne et au fromage de chèvre sur l’assiette rincée à l’eau du torrent Loin des graisses fades et des gâteries de petite bouche Ta part est de narrer et de célébrer dans la note brave Soigneux pourtant d’y placer l’ornement de rares baies Adjectifs accolés ou tournures fraîches d’un seul souffle comme des neumes Ou ces associations musclées de verbes ces brusques haltes Ces redéparts en côte sous les orties de la haie Ainsi va le maître d’allure allègrement dosée Cingria, chez toi la lune de l’angoisse Brille peu au vent râpeux des hautes phrases Ni leur passion volontaire ne s’inquiète d’aucune tristesse Chez toi la pluie arrive en étrangère Et il n’y a pas de neige Sauf dans les images soyeuses Jamais la Guerre actuelle ou la Révolution dans ton poème Mais ton verbe au présent filtre un mystérieux miel Nouveau toujours à ta faim De figures ennoblies par ton Histoire péremptoire Et de musiques abbatiales devant Dieu Qu’est-ce que l’actuel, les heurts de l’heure Dans la cellule de Saint-Gall ou le sommeil de la couleuvre ? Et s’il m’arrive un moment d’oublier ta voix Je la retrouve au fond de l’instant qui ne passe pas s’il tombe en foudre À ton nom, Corne d’Or et sable Cingria parlant devant la nuit Comme chante un pâtre sans âge sous le hêtre À ce bruit seul tout le discours revient et luit
Ce poème magnifiquement élaboré pousse à la réflexion sur le pouvoir des mots et leur capacité à transcender le banal. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de Jacques Chessex pour découvrir d’autres facettes de son génie poétique et à partager vos impressions sur ce texte captivant.