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A Léane

A Léane, écrit par Thierry Cabot, est une œuvre poétique riche en émotions et réflexions. Publié dans ‘La Blessure des Mots’ en 2011, ce poème explore la beauté fugace de la vie, de l’amour et les luttes internes que l’on traverse. À travers des métaphores puissantes et une sensibilité palpable, Cabot nous invite à contempler notre existence et la profondeur des sentiments humains.
Au feu de quelle ÃĐtoile, à l’or de quelle rive, Avons-nous quelquefois rÃĐchauffÃĐ nos pieds lourds ? Dans quel espace vain flottant à la dÃĐrive Et rongÃĐ par la lÃĻpre invisible des jours ? Qui sommes-nous, perdus comme un sanglot d’ÃĐcume Parmi les fleuves las oÃđ saignent nos ÃĐlans ? Qui sommes-nous, tachÃĐs de soleil et de brume Et si riches de dons et de voeux chancelants ? Adieu ! beaux rires clairs, adieu ! fauves haleines ; Adieu ! soupirs mÊlÃĐs sous le ciel enjÃīleur. La joie aimante ÃĐclate avec ses ruches pleines Mais la mort est tapie au fond de chaque fleur. Ah ! ne savons-nous pas que tout se dÃĐcompose, Que l’aube court dÃĐjà, tremblante, vers le soir, Que nous ne respirons jamais la mÊme rose, Que tout succÃĻde à tout et se fond dans le noir ? Matins frais ! lisses doigts ! ÃĐpopÃĐe ivre et tendre ! Nos aveugles destins filent d’un pas tÊtu. BalayÃĐs ! les coeurs fous toujours prÊts à s’ÃĐprendre, Enfuis ! les mots soufflÃĐs en un chant qui s’est tu. HÃĐlas ! comment peut-on, la paupiÃĻre dÃĐfaite, Laisser là notre monde aux vins dÃĐlicieux ? Comment quitter l’ÃĐclat des longs chemins en fÊte Et ne plus voir la terre et ne plus voir les cieux ? Or pitoyables nains mordus par l’ÃĐphÃĐmÃĻre, Comme nous avons cru dÃĐpouiller l’ÃĐternel En caressant nos biens d’une ferveur amÃĻre, En couvant nos bijoux d’un ÃĐmoi fraternel ! Pour quelques passions labiles et fuyantes, Nous avons serrÃĐ fort jusqu’à l’aviditÃĐ Des bras vertigineux et des mains dÃĐfaillantes Fleuris sous les yeux chauds d’on ne sait quel ÃĐtÃĐ. Nous avons tant de fois chÃĐri de fausses gloires, Tant de fois lÃĒchement fait sonner notre orgueil, Tant de fois enlacÃĐ des rÊves dÃĐrisoires MalgrÃĐ la suffocante image du cercueil. Pendant que la vieillesse armait son poing sÃĐvÃĻre, Comme nous avons mis de haine et de fureur A briser le plafond de nos cages de verre, A maudire le temps sournois et massacreur ! Comme nous avons dÃŧ, soÃŧlÃĐs d’arriÃĻre-mondes, Cultiver en sursaut quelque louche au-delà : Eldorados naÃŊfs crevant d’espoirs immondes ! Glauques ailleurs vomis sur des airs de gala ! Et comme sans jamais prÃĐvenir les dÃĐsastres, Nous avons chaque jour tant et plus, tant et plus BaisÃĐ de jeunes fronts aussi beaux que des astres Et de chers doigts noueux, vacillants et perclus ! Mais qu’ici-bas du moins une flamme demeure, Une ÃĐpaule magique aux lumineux contours ! Que jaillissent du moins, volÃĐs à la mÊme heure, Les cris ensoleillÃĐs de millions d’amours ! Tant pis ! s’il faut demain pÃĐrir d’un coup funeste. C’est trop de vivre nus embuÃĐs de nÃĐant, Trop de mettre à genoux l’idÃĐal qui nous reste, Trop de guillotiner nos envols de gÃĐant. Oh ! tant pis ! si le col majestueux des cygnes Doit ÃĐclater bientÃīt comme un vulgaire fruit. Tant pis ! si quelques-uns traÃŪnent des maux insignes Et d’autres maint bonheur depuis longtemps dÃĐtruit. LÃĐane, ma poupÃĐe à la lumiÃĻre blonde, Les vents purs, ce matin, cajolent l’univers ; Tes jolis pieds en feu, plus ondoyants que l’onde, Volent sur le lit tiÃĻde et soyeux des prÃĐs verts. Que t’importent les fous engluÃĐs de nuit blÊme Et leurs immenses deuils rougis de sang vermeil ! La vie en toi, LÃĐane, ÃĐprise d’elle-mÊme Coule, telle admirable, une eau sainte en ÃĐveil. Oui, va foulant l’espace ÃĐbloui qui t’adore ; On dirait que l’azur boit chacun de tes pas ; Nous avons dans les yeux la mÊme douce aurore Et je te comblerai de ce que tu n’as pas. LÃĐane, l’heure est vaste à qui se sent des ailes ; Quelque chose de bon fascine et charme l’air ; J’ai ta candeur, ma fÃĐe, au bout de mes prunelles Comme si pour moi seul ton coeur devenait clair. Cent effluves de joie illuminent tes gestes ; Le monde ÃĐtale au loin sa fÃĐconde santÃĐ ; ConquÊte radieuse ! aventures cÃĐlestes ! Tu cours, pleine d’un songe inouÃŊ de beautÃĐ. . . O tous deux ! aimons-nous sans nuage ni voiles ! LÃĐane, toi ma chair, l’enfant de mon enfant Dont les petites mains font rire les ÃĐtoiles, O LÃĐane ! si frÊle au soleil triomphant ! Extrait de: La Blessure des Mots, (2011)
Ce poème nous pousse à réfléchir sur la nature éphémère de nos expériences. Plongez-vous dans d’autres œuvres de Thierry Cabot pour découvrir toute la richesse de son univers poétique. Partagez vos impressions ou réflexions sur ‘A Léane’ et engageons ensemble une conversation sur les belles choses que la vie nous offre.

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