La fortune que j’ai suivie
Par force m’a souvent assis
Au froid giron de triste vie :
De m’y seoir encor me convie,
Mais je réponds (comme fâché) : «
D’être assis je n’ai plus d’envie.
Il n’est que d’être bien couché. »
Je ne suis point des excessifs
Importuns, car j’ai la pépie :
Dont suis au vent comme un châssis,
Et debout ainsi qu’une espie.
Mais s’une fois en la copie
De votre état je suis marché ,
Je crierai plus haut qu’une pie :
«
Il n’est que d’être bien couché. »
L’un soutient contre cinq ou six
Qu’être accoudé, c’est musardie.
L’autre, qu’il n’est que d’être assis
Pour bien tenir chère hardie.
L’autre dit que c’est mélodie
D’un homme debout bien fiché :
Mais quelque chose que l’on die,
Il n’est que d’être bien couché.
ENVOI
Princesse de vertu remplie,
Dire puis (comme j’ai touché)
Si promesse m’est accomplie : «
Il n’est que d’être bien couché. »