Le poème ‘À Madame Millet’ de Tristan Corbière, publié au 19ᵉ siècle, est une œuvre qui reflète la tension entre l’art et la vie. Corbière, à travers une voix humoristique et provocante, explore des thèmes immortels tels que la quête d’identité artistique et les défis de l’existence. Ce poème demeure un exemple fascinant de la poésie française, révélant à la fois l’absurde et l’héroïsme de la création littéraire.
Pour répondre, madame, à vos gracieux vers, Que ne me pousse-t-il des plumes de Guilmers! Dans mon estime encor si vous faites un bond, Ma foi, vous risquez bien de crever le plafond! Comme on mène à la foire un vieux bouc embêté Je mène mon Panneau vers l’immortalité; Et quand des plats débris d’un jaunissant greffier Je fabrique une lyre, il doit être très fier! Mais j’ai hurlé mes vers dans tous les caboulots À la lune, au soleil, aux ondes, aux échos. Huîtres et rossignols, marmites, violon Répètent à l’envi : « Voici le grefillon! » Et que me font, morbleu, les cris et les cancans, Les Panneaux, les Baquet, leurs femmes, leurs enfants? Il me faut un greffier par jour à seriner : Ça m’est indispensable autant que mon dîner. Je n’ai peur de rien, moi!… pas peur du choléra, Pas peur de la trichine, et même… et cœtera! Qu’on déchaîne sur moi le greffe et le barreau, Je ne me cacherai derrière aucun Panneau! Sachez que dans la peau d’un fils, quoique souffrant, Loge un gredin de cœur cloué solidement, Je n’ai pas peur de l’eau, je n’ai pas peur des cieux. … Ah! si! pourtant : j’ai peur de deux grands coquins [d’yeux! De deux grands coquins d’yeux!… vous n’en saurez pas Agréez, s’il vous plaît, mes très humbles saluts, [plus. Et quand voudra ma muse entonner sa chanson, Le Panneau vibrera!… C’est lui le diapason!
En explorant ‘À Madame Millet’, les lecteurs sont invités à plonger dans l’univers unique de Corbière, un mélange d’humour et de profondeur. N’hésitez pas à découvrir d’autres œuvres de cet auteur captivant et à partager vos impressions sur ce poème unique.