Le poème ‘À Pérrine’ de Jean Auvray, extrait du recueil ‘Le banquet des muses’ publié en 1623, illustre avec force les thèmes de l’inceste et de la brutalité. À travers les allusions mythologiques, Auvray nous entraîne dans une exploration troublante de la nature humaine. Ce sonnet demeure un témoignage poignant de la complexité des relations humaines et des implications morales qui en découlent.
Sonnet. On dit que Pasiphæ s’accoupla d’un taureau Dont naqui sur la terre un monstre épouvantable Pérrine, qu’as tu fait du monstre abominable Que jadis tu conçus de l’ouvrage d’un veau ? Tu l’eusses, sanguinaire, étranglé au berceau, Honteuse d’allaiter cet ourson effroyable ; Mais la Parque aussi tôt (plus que toi pitoyable) Le passa de ton ventre au funeste tombeau. Encor de Pasiphæ le détestable crime N’égalait pas le tien ni de ton veau de dîme, Car ceux-là n’étaient pas liés de parenté. Mais ce veau fut ton gendre (avec qui tu t’assembles) : Ainsi mêlant l’inceste à la brutalité, Tu es incestueuse et sodomite ensemble. * Dîme : Redevance en nature. Extrait de: Le banquet des muses (1623)
À travers le sonnet ‘À Pérrine’, Jean Auvray nous pousse à réfléchir sur les conséquences tragiques de nos actions. N’hésitez pas à découvrir davantage de ses œuvres pour plonger plus profondément dans son univers poétique.