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À Sully Prudhomme

Le poème ‘À Sully Prudhomme’ d’André Lemoyne, extrait de ‘Chansons des nids et des berceaux’ (1896), évoque la recherche du bonheur authentique à travers la vie tranquille d’un homme de la campagne. À une époque où les préoccupations sociales et industrielles commençaient à envahir le quotidien, Lemoyne nous ramène à l’essentiel : la joie de vivre simplement, en harmonie avec la nature et les siens. Ce poème reste un témoignage précieux de la quête du bonheur et de la paix intérieure.
Combien connaissez-vous d’hommes vraiment heureux
Sur le globe terrestre ? — A part moi, quand je songe
Aux élus qui du ciel ont tout reçu pour eux,
Je n’en trouve qu’un seul… Il vivait en Saintonge ;
Le fils d’un paysan, paysan comme lui,
Né près d’une rivière, aux bords de la Charente,
Dans la saison d’avril, vers mil huit cent quarante…
L’horizon n’était pas troublé comme aujourd’hui.
Aux scintillements d’or d’une magique étoile,
À neuf mois délivrée, un beau soir de printemps,
Sa mère, dans un lit profond de grosse toile,
Jetait son cri de joie aux rossignols chantants.
Le berçant dans ses bras, vive, heureuse, légère,
Avant l’éclosion de sa première dent,
Elle abreuvait son fils d’un bon lait débordant,
Sans qu’il eût pris le sein d’une femme étrangère.
Le robuste garçon, joyeux comme un oiseau
En respirant l’air pur de ses vastes prairies,
Droit comme un peuplier, souple comme un roseau,
Grandissait, ne foulant que des herbes fleuries.
Imitant ses aïeux, il prit femme à son tour,
Vers le commencement de la vingtième année,
Et de cette union paisible et fortunée
Il eut deux beaux enfants, de vrais joyaux d’amour.
Comme aux temps primitifs d’Horace et de Virgile,
Il accouplait les bœufs qui lui creusaient son champ,
Et, buvant l’eau de source à des buires d’argile,
Il chantait les refrains du pays en marchant.
La grive, le matin, le trouvait dans ses vignes,
L’alouette gauloise aux terres de labour,
Et les beaux merles noirs qui reluquaient ses guignes,
L’apercevaient encore aux derniers feux du jour.
Il n’eut pas la douleur de clore la paupière
Des êtres qu’il avait éperdument aimés
Et de les voir un jour froidement inhumés,
Cousus dans un linceul, cloués dans une bière.
Ce fut un homme heureux jusqu’au dernier moment.
Un soir de fête, étant presque sexagénaire,
Comme il s’était couché plus tard qu’à l’ordinaire,
Il trépassa de nuit, comme en songe, en dormant.
Extrait de:
Chansons des nids et des berceaux (1896)
Ce poème nous invite à réfléchir sur la beauté des moments simples et éphémères de la vie. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres d’André Lemoyne ou à partager vos impressions sur ce poème touchant.

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