Mais de mon front pensif le frais baiser s’enfuit ;
Mais de mes jours taris l’ÃĐtÃĐ n’a plus de sÃĻve ;
Mais l’Aurore jamais n’embrassera la Nuit.
Elle rÊvait sans doute aussi que son haleine
Me rendait les climats de mes jeunes saisons,
Que la neige fondait sur une tÊte humaine,
Et que la fleur de l’ÃĒme avait deux floraisons.
Elle rÊvait sans doute aussi que sur ma joue
Mes cheveux par le vent ÃĐcartÃĐs de mes yeux,
Pareils aux jais flottants que sa tÊte secoue,
Noyaient ses doigts distraits dans leurs flocons soyeux.
Elle rÊvait sans doute aussi que l’innocence
Gardait contre un dÃĐsir ses roses et ses lis ;
Que j’ÃĐtais Jocelyn et qu’elle ÃĐtait Laurence,
Que la vallÃĐe en fleurs nous cachait dans ses plis.
Elle rÊvait sans doute aussi que mon dÃĐlire
En vers mÃĐlodieux pleurait comme autrefois ;
Que mon cÅur sous sa main devenait une lyre
Qui dans un seul soupir accentuait deux voix.
Fatale vision ! Tout mon Être frissonne ;
On dirait que mon sang veut remonter son cours.
Enfant, ne dites plus vos rÊves à personne,
Et ne rÊvez jamais, ou bien rÊvez toujours !
Extrait de:
Recueil : Nouvelles mÃĐditations poÃĐtiques