Sous la brume matinale d’Ogun, la ville se révèle en couches de pierre et d’indigo,
les voix du marché mêlées aux récits des ancêtres et aux parfums de bois fumé et de palme,
je parcours ses ruelles comme on remonte le cours d’une histoire vivante.
Abeokuta racontée lettre à lettre
Battements pour Lisabi, héros qui rallia les clans et ranima une âme
Entre les étals d’Itoku, l’adire souffle des indigos vieux comme une âme
Ombres de palais, l’Alake veille, mémoire d’un gouvernement et d’une âme
Kiosques, tissus serrés, mains d’artisans qui tissent la faveur de l’âme
Un fleuve nommé Ogun porte récits, poisson fumé et fumée de cuisine en âme
Témoins des guerres yoruba et des traités coloniaux, la ville garde une âme
Aube sur les marches, marchés et chants se mêlent, et la cité reprend âme
Il y a ici une histoire qui se touche : chaque pierre est une archive, chaque teinte, une offrande,
venez pour la vue du rocher, pour le bruissement des tissus et pour les voix qui racontent,
Abeokuta offre ses climats, ses rituels, et l’accueil d’une cité au long cours.
Clés de Lecture du Poème
Genre Poétique: lettre sensuelle et épique, structure acrostiche pour révéler la ville.
Thèmes Abordés: amour pour la cité, mémoire Egba, Olumo Rock, l’artisanat d’adire, résistance et colonisation.
Atmosphère Évoquée: pierre grise, indigo profond, odeurs de fumé et d’épices, tambours et murmures de marché.
Invitation du Poète: grimper, écouter les anciens, acheter un tissu à Itoku, assister aux fêtes comme celle dédiée à Lisabi.