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Adieux à Rome

Dans ‘Adieux à Rome’, Casimir Delavigne nous entraîne dans un voyage émotionnel à travers les ruines majestueuses de Rome. Écrit au XIXe siècle, ce poème évoque la mélancolie d’un passé glorieux, tout en réfléchissant sur le passage du temps et la résistance de la mémoire face à l’oubli. À travers ses vers lyriques, Delavigne réussit à capturer l’essence de l’amour pour une ville qui incarne la grandeur et la tragédie de l’histoire humaine.
L〙airain avait sonnûˋ l〙hymne pieux du soir.
Sur les temples de Rome, oû¿ cessait la priû´re,
La lune rûˋpandait sa paisible lumiû´re;
Au Forum û  pas lents, triste, j〙allai m〙asseoir.
J〙admirais ses dûˋbris, ses longs portiques sombres,
Et clans ce jour douteux, par leur masse arrûˆtûˋ,
Tous ces grands monuments empruntaient de leurs ombres
Plus de grandeur encore et plus de majestûˋ;
Comme l〙objet absent, qu〙un regret nous rappelle,
ReûÏoit du souvenir une beautûˋ nouvelle,
Mon luth, longtemps muet, prûˋluda dans mes mains,
Et sur l〙air grave et doux dont le chant se marie
Aux accents inspirûˋs des poû´tes romains,
Cet adieu s〙ûˋchappa de mon ûÂme attendrie;
<< Rome, pour la derniû´re fois << Je parcours ta funû´bre enceinte: << Inspire les chants dont ma voix << Va saluer ta gloire ûˋteinte. << Luis dans mes vers, astre ûˋclipsûˋ << Dont la splendeur fut sans rivale; << Ombre-ûˋclatante du passûˋ, << Le prûˋsent n'a rien qui t'ûˋgale. << Tout doit mourir, tout doit changer: << La grandeur s'ûˋlû´ve et succombe. << Un culte mûˆme est passager; << Il souffre, persûˋcute et tombe. << Tu brillais de ce double ûˋclat, << Et tu n'as pas fait plus d'esclaves << Avec la toge du sûˋnat << Que sous la pourpre des conclaves. << Du sang de tes premiers soutiens << Cette colline est arrosûˋe; << Le sang de les hûˋros chrûˋtiens << Rougit encor lûˋ Cotisûˋe. << A travers ces deux souvenirs << Tu m'apparais pûÂle et flûˋtrie, << Entre les palmes des martyrs << Et les lauriers de la patrie. << Que tes grands noms, que tes exploits, << Tes souvenirs de tous les ûÂges, << Viennent se confondre sans choix << Dans mes regrets et mes hommages, << Comme ces temples abattus, << Comme les tombeaux et les ombres << De tes Cûˋsars, de tes Brutus << Se confondent dans tes dûˋcombres. << Adieu, Forum, que Cicûˋron << Remplit encor de sa mûˋmoire! << Ici, chaque pierre a son nom, << Ici, chaque dûˋbris sa gloire. << Je passe, et mes pieds ont foulûˋ << Dans ce tombeau d'oû¿ sortit Rome, << Les restes d'un dieu mutilûˋ << Ou la poussiû´re d'un grand homme. << Adieu, vallon frais oû¿ Numa << Consultait sa nymphe chûˋrie! << J'entends le ruisseau qu'il aima << Murmurer le nom d'û‰gûˋrie. << Son eau coule encor; mais les rois, << Que sûˋduit une autre dûˋesse, << Ne viennent plus chercher des lois << Oû¿ Numa puise la sagesse. << Temple, dont l'Olympe exilûˋ << A fui la majestûˋ dûˋserte, << Panthûˋon, ce ciel ûˋtoile << Achû´ve ta voû£te entr'ouverte; << Et ses feux du haut de l'ûˋther, << Cherchant tes dieux dans ton enceinte << Vont sur l'autel de Jupiter << Mourir au pied de la croix sainte. << Qui t'ûˋleva, dûÇme ûˋternel, << Du Panthûˋon cûˋleste frû´re? << Si tu fus l'oeuvre d'un mortel << Les arts ont aussi leur Homû´re; << Et du gûˋnie en ce saint lieu << Je sens l'invisible prûˋsence, << Comme je sens celle du Dieu << Qui remplit ta coupole immense. << Je vous revois, parvis sacrûˋs << Qu'un poû´te a rendus cûˋlû´bres! << Je foule les noms ignorûˋs << Qui chargent vos pavûˋs funû´bres, << Et de tous ces tombeaux obscurs << Le marbre qui tient tant de place, << Laisse .û  peine un coin clans vos murs << Pour la cendre et le nom du Tasse! << CloûÛtre dûˋsert, sous les arceaux << Mourut l'amant d'û‰lûˋonore, << Prû´s du chûˆne dont les rameaux << Devaient pour lui verdir encore. << Avant l'ûÂge ainsi meurt Byron; << Un mûˆme trûˋpas les immole: << L'un tombe au seuil du Parthûˋnon, << Et l'autre au pied du Capitole... >>
Je les pleurais tous deux, et je sentis ma voix
Mourir avec leurs noms sur mes lû´vres tremblantes;
Je sentis les accords s〙affaiblir sous mes doigts,
Pareils au bruit plaintif, aux notes expirantes
Qui se perdent dans l〙air, quand du Miserere
Les sous au Vatican s〙ûˋteignent par degrûˋ.
Jaloux pour mon pays, je cherchais en silence
Quels noms il opposait û  ces noms immortels;
Il m〙apparaûÛt alors, celui dont l〙ûˋloquence
Des demi-dieux romains releva les autels;
Le Sophocle franûÏais, l〙orgueil de sa patrie,
L〙ûˋgal de ses hûˋros, celui qui crayonna
L〙ûÂme du grand Pompûˋe et l〙esprit do Cinna;
Emu d〙un saint respect, je l〙admire et m〙ûˋcrie;
<< Chantre de ces guerriers fameux, << Grand homme, ûÇ Corneille, ûÇ mon maûÛtre, << Tu n'as pas habitûˋ comme eux << Cette Rome oû¿ tu devais naûÛtre; << Mais les dieux t'avaient au berceau << Rûˋvûˋlûˋ sa grandeur passûˋe, << Et sans flûˋchir sous ton fardeau, << Tu la portais dans ta pensûˋe! << Ah! tu dois errer sur ces bords, << Oû¿ le Tibre te rend hommage! << Viens converser avec les morts << Dont ta main retraûÏa l'image. << Viens, et, ranimûˋs pour te voir, << Ils vont se lever sur tes traces; << Viens, grand Corneille, viens t'asseoir << Au pied du tombeau des Horaces! << De quel noble-frûˋmissement << L'orgueil doit agiter ton ûÂme, << Lorsque sur ce froid monument << De tes vers tu rûˋpands la flamme! << Il tremble, et dans son sein profond << J'entends murmurer sur la terre << Deux fils morts, dont la voix rûˋpond << Au qu'il mourû£t de leur vieux pû´re. << Beau comme ces marbres vivants << Dont l'art enfanta les merveilles, << Ton front vaste abandonne aux vents << Ses cheveux blanchis par les veilles; << Et quand les fils de Romulus << Autour de toi couvrent ces plaines, << Je crois voir un Romain de plus << û‰voquant les ombres romaines. << Je pars, mais ces morts me suivront: << Ta muse a soufflûˋ sur leur cendre. << En renaissant ils grandiront << Dans tes vers, qui vont me les rendre; << Et l'airain, qui, vainqueur du temps, << Jusqu'aux cieux porta leurs images, << Les plaûÏa sur des monuments << Moins sublimes que tes ouvrages! >>
Ce poème de Casimir Delavigne incite à une profonde réflexion sur la beauté éphémère de la vie et des civilisations. N’hésitez pas à explorer davantage ses œuvres pour découvrir d’autres trésors de la poésie française et partager vos impressions sur ce poème intemporel.

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