Le poème ‘Afrique’ d’Aimé Césaire est une célébration vibrante de l’identité et de la résistance du continent africain. Écrit au 20ᵉ siècle, dans un contexte de décolonisation et de prise de conscience raciale, ce poème incarne les luttes passées tout en appelant à un avenir glorieux. En utilisant des images puissantes et des métaphores évocatrices, Césaire réussit à capturer la douleur et la beauté de l’Afrique.
ta tiare solaire à coups de crosse enfoncée jusqu’au cou
ils l’ont transformée en carcan; ta voyance
ils l’ont crevée aux yeux ; prostitué ta face pudique ;
emmuselé, hurlant qu’elle était gutturale,
ta voix, qui parlait dans le silence des ombres.
Afrique,
ne tremble pas le combat est nouveau,
le flot vif de ton sang élabore sans faillir
constante une saison; la nuit c’est aujourd’hui au fond
des mares
le formidable dos instable d’un astre mal endormi,
et poursuis et combats – n’eusses-tu pour conjurer
l’espace que l’espace de ton nom irrité de sécheresse.
Boutis boutis
terre trouée de boutis sacquée
tatouée
grand corps massive défigure où le dur groin fouilla
Afrique les jours oubliés qui cheminent toujours
aux coquilles recourbées dans les doutes du regard
jailliront à la face publique parmi d’heureuses ruines,
dans la plaine
l’arbre blanc aux secourables mains ce sera chaque arbre
une tempête d’arbres parmi l’écume non pareille et les
sables,
les choses cachées remonteront la pente des musiques
endormies,
une plaie d’aujourd’hui est caverne d’orient,
un frissonnement qui sort des noirs feux oubliés, c’est,
des flétrissures jailli de la cendre des paroles amères
de cicatrices, tout lisse et nouveau, un visage
de jadis, caché oiseau craché, oiseau frère du soleil.
ils l’ont transformée en carcan; ta voyance
ils l’ont crevée aux yeux ; prostitué ta face pudique ;
emmuselé, hurlant qu’elle était gutturale,
ta voix, qui parlait dans le silence des ombres.
Afrique,
ne tremble pas le combat est nouveau,
le flot vif de ton sang élabore sans faillir
constante une saison; la nuit c’est aujourd’hui au fond
des mares
le formidable dos instable d’un astre mal endormi,
et poursuis et combats – n’eusses-tu pour conjurer
l’espace que l’espace de ton nom irrité de sécheresse.
Boutis boutis
terre trouée de boutis sacquée
tatouée
grand corps massive défigure où le dur groin fouilla
Afrique les jours oubliés qui cheminent toujours
aux coquilles recourbées dans les doutes du regard
jailliront à la face publique parmi d’heureuses ruines,
dans la plaine
l’arbre blanc aux secourables mains ce sera chaque arbre
une tempête d’arbres parmi l’écume non pareille et les
sables,
les choses cachées remonteront la pente des musiques
endormies,
une plaie d’aujourd’hui est caverne d’orient,
un frissonnement qui sort des noirs feux oubliés, c’est,
des flétrissures jailli de la cendre des paroles amères
de cicatrices, tout lisse et nouveau, un visage
de jadis, caché oiseau craché, oiseau frère du soleil.
Ce poème invite à une profonde réflexion sur l’identité africaine et la lutte pour la dignité. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres d’Aimé Césaire pour découvrir la richesse de sa vision poétique.