Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .
Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.
⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.
Profitez-en !
Aimer-Penser
Le poème ‘Aimer-Penser’ de Jean Aicard, écrit en janvier 1866, est une puissante réflexion sur l’amour, la souffrance et la quête d’une âme sœur. Dans un monde où la douleur semble souvent moquée par la frivolité, Aicard expose la profondeur de ses émotions. Ce poème demeure significatif aujourd’hui, car il touche à des thèmes universels tels que la recherche de compréhension et la lutte contre l’indifférence humaine.
Coeur naÃŊf! jâavais cru pouvoir à tous les yeux DÃĐvoiler mes douleurs comme en face des cieux, Et trouver pour mon ÃĒme une ÃĒme, Une seule parmi la foule des humains, Un inconnu qui vÃŪnt me prendre les deux mains, Un seul amour dâhomme ou de femme! Pauvre fou! je croyais à la sainte pitiÃĐ Qui verse doucement et longtemps lâamitiÃĐ Sur les blessures dâun coeur triste, Et je ne savais pas, – honte! – quâau lieu de pleurs, Le monde, gai toujours, donne à toutes douleurs Un ÃĐclat de rire ÃĐgoÃŊste! Câest bien; – je garderai pour toi, dont je suis sÃŧr, Pour toi seule et pour Dieu mon malheur calme et pur Que salirait la foule avare, Et grand par ma douleur, et grand par mon orgueil, Si dans des vers badins je lui cache mon deuil, Elle me joÃŧra sa fanfare! Et quand mes chants auront amusÃĐ les pervers, Toujours contents de voir apparaÃŪtre en des vers Des inutilitÃĐs impies, Je crÃŪrai, me dressant, sage, au-dessus des fous, La justice en mes mains, et les fustigeant tous Dâun fouet dâÃŊambe et dâutopies: ÂŦà monstres! vous avez devant Dieu, devant Dieu! Devant le firmament auguste, DressÃĐ vos trÃĐteaux vils et fait un mauvais lieu De la nature belle et juste! ÂŦVotre sociÃĐtÃĐ, sous les noirs prÃĐjugÃĐs, Penche comme un vaisseau qui sombre; Rien de vous ne vivra! Navire et naufragÃĐs, Vous serez engloutis par lâombre! ÂŦAh! vous vous Êtes dit, en votre lÃĒchetÃĐ, Que le mal sur le monde rÃĻgne; Quâil doit rÃĐgner toujours; quâune fatalitÃĐ Veut que toujours un JÃĐsus saigne! ÂŦAh! vous traitez encor dâinsensÃĐs les penseurs, Les libres rÊveurs, les poÃŦtes, Qui, – lorsque vous croisez vos haines, – ÃĒmes soeurs GÃĐmissent sur ce que vous faites! ÂŦAh! vous pourriez trouver dans lâÃĐternelle paix Une fÃĐlicitÃĐ profonde, Et vous ne voulez pas, et vos esprits ÃĐpais Se vautrent dans la nuit immonde! ÂŦVous cÃĐlÃĐbrez en choeur arlequins et bouffons; Vous pensiez que, bÊte acrobate, Jâavais fait pour mon ÃĒme un habit de chiffons; Que mon vers ÃĐtait une batte? ÂŦEh bien, dÃĐtrompez-vous: quand jâai pleurÃĐ, mÃĐchants, Contre moi vous tourniez vos armes; Lorsquâils semblaient rieurs, vous admiriez mes chants, Ignorant quâils ÃĐtaient des larmes! ÂŦVotre immense mÃĐpris, je le compte pour rien, Pour rien vos paroles amÃĻres! ÂŦJe suis plus grand que vous, car je travaille au Bien! Jâai pitiÃĐ, moi, de vos misÃĻres! Et je vais seul… jâavance: en ma force jâai foi; Je suis lâhomme du sacrifice! Et quand vous serez tous insensÃĐs comme moi, Alors rÃĐgnera la justice!Âŧ Câest afin de plus tÃīt les accabler ainsi Que je ne veux pas mettre à leur folle merci Plus longtemps mon ÃĒme brisÃĐe; DÃĐsormais nul dâentre eux ne saura ma douleur: A toi je veux livrer ma pensÃĐe et mon coeur!… Ils nâauront, eux, que ma pensÃĐe! Toulon, 13-14 janvier 1866.
En explorant ‘Aimer-Penser’, nous sommes invités à réfléchir sur notre propre compréhension de l’amour et de la souffrance. N’hésitez pas à découvrir davantage de poèmes de Jean Aicard, ou partagez vos pensées sur ce chef-d’œuvre avec d’autres amateurs de poésie.