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Amitié du Poète
L’œuvre ‘Amitié du Poète’ d’Ilarie Voronca se distingue par sa profondeur émotionnelle et ses réflexions sur l’art de dire et d’entendre les mots. Écrite dans le contexte du 20ᵉ siècle, cette poésie explore les thèmes de l’amitié, de la nature et de la mémoire, mettant en lumière la manière dont les poètes tissent des liens avec leur entourage. À travers des métaphores évocatrices, Voronca capture l’essence d’une relation poétique qui dépasse le temps et l’espace.
À Jules Supervielle. Le ciel une vitre mal lavée en octobre Le vent qui fait les cent pas devant ma porte Une rumeur, un orchestre de foire quelque part Et le souvenir – feu qui prend mal et qui fume. Sont-ce les cris des vignerons, les bruits des tonneaux Que l’on range au fond dune cour vaporeuse ? Est-ce la ville où tu es prisonnier, sont-ce les rues très lourdes comme des chaînes attachées à tes pieds ? Je pense à toi poète, aux paroles simples Que tu regardes comme des œufs à travers la lumière. Les contours dune vie se dessinent à l’intérieur Ton œil trouve la forme secrète de toute chose. Dans cet automne encore tu me prends par la main Tu me mènes dans le jardin désert de ma jeunesse C’est ici que je me suis enivré de ton vin Que je me suis drapé dans le manteau de tes poèmes. Tu as su parler au berger qui interroge l’orage La grêle de tes mots a rafraîchi les tempes Du malade. Et au haut des falaises tu as allumé De grands feux pour les barques perdues sur les mers. Ah Ton sac est plein d’herbes magiques qui donnent La vue aux aveugles, la parole aux muets Tu ne crains pas les fauves tapis dans l’homme Tu sais tordre le cou à la haine, à l’envie, à la méchanceté Toi, bon jardinier : enlève le bois mort De nos âmes. J’aime te voir marcher Avec maladresse, la tête penchée sur l’épaule Comme un samovar où bout un chant lointain. Les choses confiantes te laissent les approcher, Tu sais aussi le langage des animaux, des dieux, Frères et ennemis t’écoutent comme les arbres Qui font signe autour du grand chêne de la forêt. Tous sont là : les morts, les vivants, tu leur parles Et ta voix se fait pluie ou silence ou fougère Elle est la branche du compas qui trace De ton centre des cercles au-delà de la vie.
Ce poème invite à réfléchir sur la puissance de l’amitié et de la poésie, encourageant les lecteurs à plonger dans l’œuvre d’Ilarie Voronca. Partagez vos réflexions et explorez davantage ses écrits pour mieux comprendre cette belle connexion entre l’homme et l’art.