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Apollo
Le poème ‘Apollo’ de Jacques Réda est une œuvre poignante qui témoigne de la complexité des relations entre l’homme, la nature et l’univers. Écrit au 20ᵉ siècle, ce poème capture l’essence d’un dialogue entre le ciel et la terre, évoquant des thèmes intemporels d’amour, de mystère et de quête identitaire. À travers des images puissantes et des métaphores évocatrices, il invite le lecteur à réfléchir sur sa propre place dans le cosmos.
La terre se résume en eux comme l’odeur d’une fumée. Et nous, Sous le crâne épais qui tient plus d’étoiles que tout l’espace, Mesurons ce qui reste de terre ici, debout Dans le rythme fondamental de la plaine sur les vallées, À moitié déjà confondus avec les graines des labours Entre ces blocs rompus qu’on voudrait serrer comme des têtes ; Déjà perdus sur la route qui plonge encore par détours Vers des vieux secrets d’arbre mort, de herse dans l’oubli des herbes Enfoncée — et le lourd présage encore de trois corbeaux À gauche avec le roulement des nuages dans les ornières Où creusèrent les tombereaux. En eux déjà le ciel recule ; En eux s’accroît sans fin la distance, l’illusion, Quand c’est le ciel ici qui vient encore sur les fronts Et les murs, ses doigts bleus d’aveugle cherchant la différence Avec douceur, disant : comme je t’aime, comme je t’aime, Ecoute, est-il pour nous d’autre distance que l’amour, Mais celle-là réelle où, comme les tours des villages, Nous saluons au loin de toute notre stature ? Ainsi parlait le ciel ; ainsi parle encore la terre. Au flanc de la plaine qui s’adoucit en pentes sous les futaies, Les grands cassements souterrains délivrent encore des sources, Et les voix qui flottent le soir avec l’amitié de la brume Touchent le cristal éternel, hantent le songe des collines. Mais au-dessus, muet depuis toujours, l’entretien du possible Et du destin, comme l’arc et la flèche, se poursuit. L’appel est tout-puissant, et notre réponse est obscure. (Cependant je suivais la route Sous le ciel dont le bleu refuse l’abîme des astres ; J’arrivais près du mur qui du lierre, dans la clarté, s’élance telle une jeune fille — Pour appeler aussi, me rappeler, et la réponse Etait l’air immobile entre nous comme un sourire.)
Ce poème est une invitation à contempler notre connexion avec le monde naturel et les forces invisibles qui nous entourent. Explorez davantage les œuvres de Jacques Réda pour découvrir comment il manie les mots pour créer des paysages poétiques riches en émotions.