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Apres la Pluie
Dans le poème ‘Après la Pluie’, Tristan Corbière nous transporte dans un univers riche en émotions et en images évocatrices. Écrite en 1873, cette œuvre fait partie de son recueil ‘Les Amours jaunes’. Corbière, figure clé de la poésie française, explore des thèmes tels que l’amour, la beauté éphémère, et les contrastes entre joie et mélancolie. Ce poème, par ses métaphores créatives et son rythme entraînant, demeure intemporel et résonne profondément avec ceux qui cherchent à comprendre la complexité des sentiments humains.
J’aime la petite pluie Qui s’essuie D’un torchon de bleu troué ! J’aime l’amour et la brise, Quand ça frise… Et pas quand c’est secoué. – Comme un parapluie en flèches, Tu te sèches, Ô grand soleil ! grand ouvert… À bientôt l’ombrelle verte Grand’ ouverte ! Du printemps – été d’hiver. – La passion c’est l’averse Qui traverse ! Mais la femme n’est qu’un grain : Grain de beauté, de folie Ou de pluie… Grain d’orage – ou de serein. – Dans un clair rayon de boue, Fait la roue, La roue à grand appareil, – Plume et queue – une Cocotte Qui barbote ; Vrai déjeuner de soleil ! – « Anne ! ou qui que tu sois, chère… Ou pas chère, Dont on fait, à l’oeil, les yeux… Hum… Zoé ! Nadjejda ! Jane ! Vois : je flâne, Doublé d’or comme les cieux ! « English spoken ? – Espagnole ?… Batignolle ?… Arbore le pavillon Qui couvre ta marchandise, Ô marquise D’Amaëgui !… Frétillon !… « Nom de singe ou nom d’Archange ? Ou mélange ?… Petit nom à huit ressorts ? Nom qui ronfle, ou nom qui chante ? Nom d’amante ?… Ou nom à coucher dehors ?… « Veux-tu, d’une amour fidelle, Éternelle ! Nous adorer pour ce soir ?… Pour tes deux petites bottes Que tu crottes, Prends mon coeur et le trottoir ! « N’es-tu pas doña Sabine ? Carabine ?… Dis : veux-tu le paradis De l’Odéon ? – traversée Insensée !… On emporte des radis. » – C’est alors que se dégaine La rengaine : – Vous vous trompez… Quel émoi !… Laissez-moi… je suis honnête… – Pas si bête ! – Pour qui me prends-tu ? – Pour moi !… « …Prendrais-tu pas quelque chose Qu’on arrose Avec n’importe quoi… du Jus de perles dans des coupes D’or ?… Tu coupes !… Mais moi ? Mina, me prends-tu ? – Pourquoi pas : ça va sans dire ! – Ô sourire !… Moi, par-dessus le marché !… Hermosa, tu m’as l’air franche De la hanche ! Un cuistre en serait fâché ! – Mais je me nomme Aloïse… – Héloïse ! Veux-tu, pour l’amour de l’art, – Abeilard avant la lettre – Me permettre D’être un peu ton Abeilard ? » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Et, comme un grain blanc qui crève, Le doux rêve S’est couché là, sans point noir… Donne à ma lèvre apaisée, « La rosée D’un baiser-levant – Bonsoir – « C’est le chant de l’alouette, Juliette ! Et c’est le chant du dindon…. Je te fais, comme l’aurore Qui te dore, Un rond d’or sur l’édredon. » Extrait de: Les Amours jaunes (1873)
Ce poème nous invite à réfléchir sur l’éphémère beauté de l’amour, tout en nous encourageant à explorer d’autres œuvres de Tristan Corbière. Quelles émotions ressenties vous inspirent le plus dans ce texte délicat ? Partagez vos pensées.