Le soleil s’est éteint sous l’horizon vermeil,
Et l’ombre déploie au ciel son lourd rideau de soie.
Laisse donc ton esprit glisser vers le sommeil,
Où mon cœur t’attendra, vibrant d’une douce joie.
Vois l’astre de la nuit, gardien de ton repos,
Semer des diamants sur la voûte infinie.
Que le calme t’enlace en ses tièdes réseaux,
Dans cette obscurité qui nous est bénie.
Si la distance, hélas, sépare nos deux corps,
Il n’est point de frontière aux âmes amoureuses.
Je franchis l’éther noir pour rejoindre tes bords,
Loin des rumeurs du jour et des heures fiévreuses.
Ferme tes beaux yeux clos, mon ange, mon amour,
Laisse la nuit bercer ta tendre lassitude.
Je serai près de toi jusqu’au prochain retour,
Roi de tes songes bleus et de ta solitude.

