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Aux Écluses du Vide

Aimé Césaire, poète martiniquais et figure emblématique de la négritude, nous offre dans ‘Aux Écluses du Vide’ une exploration poignante des thèmes de la transformation et de l’identité. Ce poème riche en images et en émotions interpelle le lecteur par sa profondeur et son intensité, rappelant que la quête de soi-même implique souvent un processus douloureux mais nécessaire.
Au premier plan et fuite longitudinale un ruisseau desséché sommeilleux rouleur de galets d’obsidiennes.
Au fond une point quiète architecture de burgs démantelés de montagnes érodées sur le fantôme deviné desquels naissent serpents chariots œil de chat des
constellations alarmantes.
C’est un étrange gâteau de lucioles lancé contre la face grise du temps, un grand éboulis de tessons d’icônes et de blasons de poux dans la barbe de
Saturne.
A droite très curieusement debout à la paroi squameuse de papillons crucifiés ailes ouvertes dans la gloire une gigantesque bouteille dont le goulot d’or très long boit dans
les nuages une goutte de sang.
Pour ma part je n’ai plus soif.
Il m’est doux de penser le monde défait comme un vieux matelas à coprah comme un vieux collier vaudou comme le parfum du pécari abattu.
Je n’ai plus soif.
par le ciel ébranlé
par les étoiles éclatées
par le silence tutélaire
de très loin d’outre-moi je viens vers toi
femme surgie d’un bel aubier
et tes yeux blessures mal fermées
sur ta pudeur d’être née.
C’est moi qui chante d’une voix prise encore dans le balbutiement des éléments.
Il est doux d’être un morceau de bois un bouchon une goutte d’eau dans les eaux torrentielles de la fin et du recommencement.
Il est doux de s’assoupir au cœur brisé des choses.
Je n’ai plus aucune espèce de soif.
Mon épée faite d’un sourire de dents de requin devient terriblement inutile.
Ma masse d’armes est très visiblement hors de saison et hors de jeu.
La pluie tombe.
C’est un croisement de gravats, c’est un incroyable arrimage de l’invisible par des liens de toute qualité, c’est une ramure de syphilis, c’est le diagramme d’une saoulerie à
l’eau-de-vie, c’est un complot de cuscutes, c’est la tête du cauchemar fichée sur la pointe de lance d’une foule en délire.
J’avance jusqu’à la région des lacs bleus.
J’avance jusqu’à la région des solfatares
j’avance jusqu’à ma bouche cratériforme vers laquelle ai-je assez peiné ?
Qu’ai-je à jeter?
Tout ma foi tout.
Je suis tout nu.
J’ai tout jeté.
Ma généalogie.
Ma veuve.
Mes compagnons.
J’attends le bouillonnement.
J’attends le coup d’aile du grand albatros séminal qui doit faire de moi un homme nouveau.
J’attends l’immense tape, le soufflet vertigineux qui me sacrera chevalier d’un ordre pluto-nien.
Et subitement c’est le débouché des graflds fleuves
c’est l’amitié des yeux de toucans
c’est l’érection au fulminate de montagnes vierges
je suis investi.
L’Europe patrouille dans mes veines
comme une meute de filaires sur le coup de minuit.
Europe éclat de fonte
Europe tunnel bas d’où suinte une rosée de sang
Europe vieux chien
Europe calèche à vers
Europe tatouage pelé
Europe ton nom est un gloussement rauque et un choc assourdi
je déplie mon mouchoir c’est un drapeau
j’ai mis ma belle peau
j’ai ajusté mes belles pattes onglées
Nom ancien
je donne mon adhésion à tout ce qui poudroie le ciel de son insolence à tout ce qui est loyal et fraternel à tout ce qui a le courage d’être éternellement neuf
à tout ce qui sait donner son coeur au feu à tout ce qui a la force de sortir d’une sève inépuisable à tout ce qui est calme et sûr à tout ce qui n’est pas
toi hoquet considérable
Ce poème invite à une profonde réflexion sur la quête identitaire et l’acceptation de soi. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres d’Aimé Césaire et à partager vos réflexions sur ce texte.

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