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Ballade de Florentin Prunier
La ‘Ballade de Florentin Prunier’ de Georges Duhamel est une œuvre marquante écrite pendant les tumultes du 20ᵉ siècle. Ce poème percutant explore la relation entre une mère et son fils blessé, symbolisant la douleur et le sacrifice engendrés par la guerre. À travers ce texte, l’auteur nous plonge dans une réalité bouleversante où l’amour maternel s’oppose à la cruauté des conflits.
Il a rÃĐsistÃĐ pendant vingt longs jours Et sa mÃĻre ÃĐtait à cÃītÃĐ de lui. Il a rÃĐsistÃĐ, Florentin Prunier, Car sa mÃĻre ne veut pas quâil meure. DÃĻs quâelle a connu quâil ÃĐtait blessÃĐ, Elle est venue, du fond de la vieille province. Elle a traversÃĐ le pays tonnant OÃđ lâimmense armÃĐe grouille dans la boue. Son visage est dur, sous la coiffe raide; Elle nâa peur de rien ni de personne. Elle emporte un panier, avec douze pommes, Et du beurre frais dans un petit pot. *** Toute la journÃĐe, elle reste assise PrÃĻs de la couchette oÃđ meurt Florentin. Elle arrive à lâheure oÃđ lâon fait du feu Et reste jusquâà lâheure oÃđ Florentin dÃĐlire. Elle sort un peu quand on dit: ÂŦ Sortez! Âŧ Et quâon va panser la pauvre poitrine. Elle resterait sâil fallait rester: Elle est femme à voir la plaie de son fils. Ne lui faut-il pas entendre les cris, Pendant quâelle attend, les souliers dans lâeau? Elle est prÃĻs du lit comme un chien de garde, On ne la voit ni manger, ni boire. Florentin non plus ne sait plus manger : Le beurre a jauni dans son petit pot. *** Ses mains tourmentÃĐes comme des racines Ãtreignent la main maigre de son fils. Elle contemple avec obstination Le visage blanc oÃđ la sueur ruisselle. Elle voit le cou, tout tendu de cordes, OÃđ lâair, en passant, fait un bruit mouillÃĐ. Elle voit tout ça de son Åil ardent, Sec et dur, comme la cassure dâun silex. Elle regarde et ne se plaint jamais: Câest sa façon, comme ça, dâÊtre mÃĻre. Il dit: ÂŦ Voilà la toux qui prend mes forces. Âŧ Elle rÃĐpond: ÂŦ Tu sais que je suis là ! Âŧ Il dit: ÂŦ Jâai idÃĐe que je vas passer. Âŧ Mais elle: ÂŦ Non! Je veux pas, mon garçon! Âŧ Extrait de: 1920, ÃlÃĐgies
Le poème de Duhamel nous invite à réfléchir sur les sacrifices que les mères font pour leurs enfants, en particulier pendant les temps d’incertitude. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de cet auteur et à partager vos réflexions sur cette profonde exploration de l’amour et de la souffrance.