back to top

Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .

Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.

⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.

Profitez-en !

Partagez votre talent avec nous ! ✨ Envoyez vos poèmes et histoires via ou utilisez ce formulaire.
Tous les styles sont bienvenus, tant que vous évitez les sujets sensibles. À vos plumes !
Article précédent
Article suivant

Ballade de la Mort Lente

La ‘Ballade de la Mort Lente’ de Xavier Grall est une œuvre poignante qui aborde le thème universel de la mort avec une intensité émotionnelle. Écrite en 1981, cette poésie témoigne d’une profonde réflexion sur la souffrance liée à la perte des êtres chers, en particulier la figure maternelle. Grall, à travers ses vers, explore les ténèbres de l’agonie tout en rendant hommage à la vie et à l’amour familial.
Et c’est seulement au chevet des mères mourantes Que les fils des hommes accèdent à la connaissance Car il faut les ténèbres à l’illumination du cierge. O mort si lente à venir sur les lèvres exsangues Quand le goutte-à-goutte du sérum scande les heures Dans les veines vitreuses et transparentes Quand Octobre sur la clinique lève un pâle soleil Quand l’infirmier cynique tâte la paupière bleuie Où l’œil maternel aveugle fixe la mort insolente Alors que les fils entourent le corps flétri. O mort si lente à venir, trois jours et trois nuits Dans le blême bousculement des temps Si lente dans les poumons où sifflent Les oiseaux noirs des tombes impatientes Quand l’écume des verts crachats étouffe Le corps maternel râlant luttant souffrant O mort si lente à venir sur la face sainte Qui tend ses joues aux mains filiales effrayées Face sainte brûlante pitoyable et maternelle Fixant déjà le brasier de l’éternelle tendresse Où se consument les âmes selon la promesse de l’Esprit O mort si lente à venir parmi les vieilles Dames Asthmatiques apoplectiques cachexiques Dans l’odeur odieuse de l’éther et des soupes Tandis que sonnent les carillons vulgaires Des batteries de cuisine et que les coqs fiers Annoncent le reniement de la chair Sur les fumiers campagnards Et le corps des mères crie de s’arracher Aux enfants de la terre Marguerite David ma mère royalement nommée Fût en la paroisse de Ploudiry Sur le chemin des grandes fermes parentales Joyeusement couronnée de genêts et de lilas Et les agapes au Kerhuella avaient goût de chevreuil Sous le tiède vent rural des hautes cheminées Et l’homme du Bréou son père lui avait donné rêve et bonté Et telle est ma genèse au pays des collines Et telle est mon ascendance parmi les troncs et les feuilles O mort si lente à venir sur les lèvres exsangues Alors que de la jeune fille d’antan avait surgi dix fois la vie De sa bouche humiliée ne sort nulle parole O mort si lente à venir, trois jours et trois nuits Mort à pas de louve aux gencives malades Marchant dans les allées des reines et des châtelaines C’est que les bois Mesdames cèlent les chiens meurtriers Et la mort à gueule d’hiver va tuer tous vos printemps Et la douleur atroce cogne dans les bronches déchirées Mère aveugle voici vos fils enfin lucides et voyants A l’heure même où votre trépas dans l’absence les plonge Mère enfin aimée exactement au temps exact de la rupture Alors que le fossoyeur inspecte le caveau abject Sous la torche lancinante du buis O sépultures, mangeuses des corps des clans et des siècles Et le cœur de Marguerite David craque et cède à la mort lente Son âme déjà voyage en quête des grands pays Et les fils sédentaires, la peine pressant leurs dents Regardent le souffle doucement s’éteindre sur les lèvres blanches Et la dernière larme sur la ride maternelle Lentement glisse et crucifie la chair de sa chair Dix fois multipliée et la paix lisse déjà pâlit ses traits Et les fils embrassent le front bien-aimé Et l’infirmier cynique débranchant le sérum cruellement Annonce comme un guetteur que la bataille est finie O mort si lente si lente à venir. Extrait de: 1981, Solo et Autres Poèmes, (Editions Calligrammes)
En fin de compte, ce poème invite chacun à contempler la complexité des relations humaines face à la mort. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de Xavier Grall et à partager vos réflexions sur ce texte touchant.
Auteur:Xavier Grall

💖 Soutenez notre travail ! 💖

Si nos poèmes et histoires ont touché votre cœur et apporté un peu de lumière à votre journée, nous vous invitons à soutenir notre projet, chaque don, même modeste, nous aide à continuer à créer et partager ces moments de douceur, de réflexion et d'émotion avec vous.
Ensemble, nous pouvons faire grandir cet espace dédié à la poésie et aux histoires, pour qu’il reste accessible à tous.

Merci de tout cœur pour votre générosité et votre soutien précieux. 🌟

➡️ Faites un don ici

Laisser un commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici