back to top

Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .

Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.

⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.

Profitez-en !

Partagez votre talent avec nous ! ✨ Envoyez vos poèmes et histoires via ou utilisez ce formulaire.
Tous les styles sont bienvenus, tant que vous évitez les sujets sensibles. À vos plumes !
Article précédent
Article suivant

Ballades

Le poème ‘Ballades’ de Charles d’Orléans est une œuvre magistrale qui illustre le chagrin et la mélancolie d’un amour perdu. Écrit au XVe siècle, ce poème s’inscrit dans un contexte historique tumultueux où la guerre et la perte étaient omniprésentes. À travers ses vers, d’Orléans exprime une profonde tristesse et un désir ardent de retrouver sa bien-aimée, faisant écho aux souffrances universelles liées à la séparation.
Las !
Mort, qui t’a fait si hardie
De prendre la noble
Princesse
Qui était mon confort, ma vie,
Mon bien, mon plaisir, ma richesse!
Puisque tu as pris ma maîtresse,
Prends-moi aussi son serviteur,
Car j’aime mieux prochainement
Mourir que languir en tourment,
En peine, souci et douleur!
Las! de tous biens était garnie
Et en droite fleur de jeunesse !
Je prie à
Dieu qu’il te maudie,
Fausse
Mort, pleine de rudesse!
Si prise l’eusses en vieillesse,
Ce ne fût pas si grand rigueur ;
Mais prise l’as hâtivement,
Et m’as laissé piteusement
En peine, souci et douleur!
Las ! je suis seul, sans compagnie !
Adieu ma
Dame, ma liesse!
Or est notre amour départie*,
Non pourtant, je vous fais promesse
Que de prières, à largesse,
Morte vous servirai de cœur,
Sans oublier aucunement;
Et vous regretterai souvent
En peine, souci et douleur.
Dieu, sur tout souverain
Seigneur,
Ordonnez, par grâce et douceur,
De l’âme d’elle, tellement
Qu’elle ne soit pas longuement
En peine, souci et douleur!
En la forêt d’Ennuyeuse
Tristesse,
Un jour m’advint qu’à par moi cheminoye,
Et rencontrai l’Amoureuse
Déesse
Qui m’appela, demandant où j’alloye.
Je répondis que, par
Fortune, estoye
Mis en exil en ce bois, long temps a.
Et qu’à bon droit appeler me pouvoye
L’homme égaré qui ne sait où il va.
En souriant, par sa très grand humblesse,
Me répondit : «
Ami, si je savoye
Pourquoi tu es mis en cette détresse,
A mon pouvoir volontiers t’aideroye;
Car, jà piéça, je mis ton cœur en voye
De tout plaisir, ne sais qui l’en ôta;
Or me déplaît qu’à présent je te voye
L’homme égaré qui ne sait où il va.
Hélas! dis-je, souveraine
Princesse,
Mon fait savez, pourquoi le vous diroye?
C’est par la
Mort qui fait à tous rudesse,
Qui m’a tollu celle que tant amoye,
En qui était tout l’espoir que j’avoye,
Qui me guidait, si bien m’accompagna
En son vivant, que point ne me trouvoye
L’homme égaré qui ne sait où il va.
«
Aveugle suis, ne .sais où aller doye;
De mon bâton, afin que ne fourvoyé,
Je vais tâtant mon chemin çà et là;
C’est grand pitié qu’il convient que je soye
L’homme égaré qui ne sait où il va ! »
En regardant vers le pays de
France,
Un jour m’advint, à
Douvres sur la mer,
Qu’il me souvint de la douce plaisance
Que je soûlais audit pays trouver;
Et commençai de cœur à soupirer,
Combien certes que grand bien me faisoit
De voir
France que mon cœur aimer doit.
Je m’avisais que c’était non savance
De tels soupirs dedans mon cœur garder,
Vu que je vois que la voie commence
De bonne paix, qui tous biens peut donner;
Pour ce, tournai en confort mon penser.
Mais non pourtant mon cœur ne se lassoit
De voir
France que mon cœur aimer doit.
Alors chargeai en la nef d’Espérance
Tous mes souhaits, en leur priant d’aller
Outre la mer, sans faire demeurance,
Et à
France de me recommander.
Or nous doint
Dieu bonne paix sans tarder!
Adonc aurai loisir, mais qu’ainsi soit,
De voir
France que mon cœur aimer doit.
Paix est trésor qu’on ne peut trop louer.
Je hais guerre, point ne la dois priser;
Destourbé m’a longtemps, sois tort ou droit,
De voir
France que mon cœur aimer doit!
En la forêt de
Lomgue
Attente
Chevauchant par divers sentiers
M’en vais, cette année présente,
Au voyage de
Desiriers.
Devant sont allés mes fourriers
Pour appareiller mon logis
En la cité de
Destinée;
Et pour mon cœur et moi ont pris
L’hôtellerie de
Pensée.
Je mène des chevaux quarante
Et autant pour mes officiers,
Voire, par
Dieu, plus de soixante,
Sans les bagages et sommiers.
Loger nous faudra par quartiers,
Si les hôtels sont trop petits;
Toutefois, pour une vêprée,
En gré prendrai, soit mieux ou pis,
L’hôtellerie de
Pensée.
Je despens chaque jour ma rente
En maints travaux aventuriers,
Dont est
Fortune mal contente
Qui soutient contre moi
Dangiers;
Mais
Espoirs, s’ils sont droicturiers,
Et tiennent ce qu’ils m’ont promis,
Je pense faire telle armée
Qu’aurai, malgré mes ennemis,
L’hôtellerie de
Pensée.
Prince, vrai
Dieu de paradis,
Votre grâce me soit donnée,
Telle que trouve, à mon devis »,
L’hôtellerie de
Pensée.
En somme, ‘Ballades’ invite à la réflexion sur la nature éphémère de la vie et des relations humaines. Ce poème touchant de Charles d’Orléans mérite d’être redécouvert. N’hésitez pas à explorer davantage ses œuvres pour apprécier la richesse de sa poésie.

💖 Soutenez notre travail ! 💖

Si nos poèmes et histoires ont touché votre cœur et apporté un peu de lumière à votre journée, nous vous invitons à soutenir notre projet, chaque don, même modeste, nous aide à continuer à créer et partager ces moments de douceur, de réflexion et d'émotion avec vous.
Ensemble, nous pouvons faire grandir cet espace dédié à la poésie et aux histoires, pour qu’il reste accessible à tous.

Merci de tout cœur pour votre générosité et votre soutien précieux. 🌟

➡️ Faites un don ici

Laisser un commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici