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Bemdicite Omnia Opéra Domini Domino
Le poème ‘Bemdicite Omnia Opéra Domini Domino’ de Martial de Brives nous transporte dans un univers où la nature et la divinité s’entrelacent. Écrit au cœur de la période baroque, ce poème offre une vision majestueuse de la création, invitant chaque élément, des cieux aux eaux, à bénir le Dieu qui les a façonnés. La richesse de ses images et la profondeur de sa pensée font de cet œuvre un véritable chef-d’œuvre de la poésie d’inspiration spirituelle.
Benedicite cœli domino Cieux, épouvantables machines D’azur en voûte suspendu Où Dieu de son bras étendu A fait voir ses forces divines; Tabernacles étincelants, Trônes assurés et roulants, Cercles de la terre et de l’onde, Corps d’airain massifs et dispos, Bénissez l’arbitre du monde Qui dans le mouvement a mis votre repos. Benedicite aquœ omnes Clairs amas de mers précieuses Qui, pendant sur le firmament Et coulant sans écoulement, Semblent être judicieuses ; Eaux assises dessus les feux Qui dorent d’un éclat pompeux Le front de la nuit la plus noire, Bénissez le Dieu qui remplit De tant de lumière et de gloire Comme d’un sablon d’or votre superbe lit. Benedicite sol Corps sans chaleur dont la Nature Reçoit sa plus vive chaleur, Soleil qui faites sans couleur Ce que le monde a de peinture; Œil et cœur de cet univers, Cause de mille effets divers, Portrait de la cause première, Be’nissez, astre non pareil, De votre éloquente lumière Le Soleil devant qui vous n’êtes pas soleil. Benedicite luna domino Lampe d’argent au ciel pendue, De qui le pâle feu nous luit Pendant que l’horreur de la nuit Dessus la terre est épandue : Lune de qui les pâles rais, Ensemble lumineux et frais, Possèdent des clartés sans flammes, Bénissez le Dieu des bontés, Qui n’extermine pas nos âmes, Les voyant sans amour connaître vos beautés. Benedicite stellce cœli Paillettes d’or, claires étoiles, Dont la nuit fait ses ornements, Et que comme des diamants Elle sème dessus ses voiles : Fleurs des parterres azurés, Points de lumière, clous dorés Que le ciel porte sur sa roue, De vous soit à jamais béni L’Esprit souverain qui se joue À compter sans erreur votre nombre infini. Benedicite ros domino Grains de cristal, pures rosées Dont la marjolaine et le thym Pendant leur fête du matin Ont leurs couronnes composées ; Liquides perles d’orient, Pleurs du ciel qui rendez riant L’émail mourant de nos prairies, Bénissez Dieu qui par les pleurs Redonne à nos âmes flétries De leur éclat perdu les premières couleurs. Benedicite omnes spiritus dei Séditieux esprits d’orages, Vents à l’inconstance obstinés Qui comme lutins déchaînés Nourrissez la mer de naufrages ; Vrais corsaires, tyrans des eaux, Perfides âmes des vaisseaux, Bruyantes ailes de la foudre, Bénissez Dieu de qui la voix Dissipe comme vous la poudre, Les armes, les états et les têtes des rois. Benedicite glacies Glace, muraille toujours fraîche, Luisant asile des poissons Interdisant aux hameçons D’y venir que par une brèche; Claire croûte des moites eaux, Glissante écorce des ruisseaux, Solide pavé des rivières, Bénissez le maître des flots Qui sait dompter leurs bosses fières, Les durcissant en plaine ouverte aux chariots. Benedicite nives Belle soie au ciel raffinée, Neige dont l’air se déchargeant Comme d’une toison d’argent Rend la campagne couronnée; Blanc du ciel par qui sont couverts Les lieux qui soûlaient ‘ être verts, Tremblant albâtre de nos plaines, Bénissez l’auguste grandeur Du juge des grandeurs humaines, Qui veut qu’on le bénisse en esprit de candeur. Benedicite jont es domino Fontaines où le soleil nage, Clairs miroirs de cristal coulant, Où par l’éclat d’un or tremblant Cet astre fait voir son image; Chastes mères de nos ruisseaux, Vives sources, riches vaisseaux Qui regorgez d’argent potable, Bénissez pour l’homme égaré Celui dont l’adresse admirable L’abreuve de l’argent dont il est altéré. Benedicite maria Vaste océan, monde liquide, Lice des corsaires ailés Que les quatre vents attelés Emportent d’un effort rapide ; Monstre éternellement couché, Et dans votre ht attaché Comme un capricieux malade, Louez d’un air humilié Vos fers après chaque boutade, Et bénissez la main qui vous en a lié. Benedicite flumina domino Ondes sagement égarées Dans ces audacieux détours, Par qui le commerce prend cours Entre les villes séparées ; Veines des champs, longs serpents d’eau, Qui traînez votre humide peau Sous vos bords couverts de verdure, Fleuves qui courez sans ennui Quoiqu’avec un peu de murmure, Bénissez le Seigneur en murmurant de lui.
À travers ce poème, Martial de Brives nous rappelle l’importance de la gratitude envers la nature et son créateur. Nous vous encourageons à explorer davantage ses œuvres et à partager vos réflexions sur cette magnifique ode à la création.