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Bouts-Rimés

Bouts-Rimés : Un Genre Poétique Ludique

Les bouts-rimés (littéralement ‘rimes finales’) sont un genre poétique qui consiste en un jeu de mots défini par Addison dans le Spectator comme étant « des listes de mots qui riment entre eux, établies par une autre main, et données à un poète, qui doit composer un poème avec les rimes dans le même ordre que celles placées sur la liste ». Plus les rimes sont étranges et perplexes, plus il faut d’ingéniosité pour donner une apparence de bon sens à la production. Par exemple, avec le schéma de rime suivant : brise, éléphant, presser, haleter, peu, s’il vous plaît, espoir, pape, on obtient la strophe suivante :

S’échappant de la brise indienne, L’immense éléphant sentencieux Aime à presser à travers les bosquets Et dans leur ombre parfumée à haleter ; Bien que l’abri soit peu, Les vivants parfums apaisent et plaisent, Et tandis qu’il cède à des rêves d’espoir, Des bêtes adorantes entourent leur pape.

L’invention des bouts-rimés est attribuée à un poète français mineur du XVIIe siècle nommé Dulot, dont on se souvient peu d’autre chose. Selon les Menagiana, vers 1648, Dulot se plaignait un jour d’avoir été volé de plusieurs papiers précieux, et en particulier de trois cents sonnets. L’étonnement étant exprimé quant à sa capacité à écrire tant de poèmes, Dulot expliqua qu’ils étaient tous des sonnets blancs, c’est-à-dire qu’il avait seulement noté les rimes sans rien d’autre. L’idée parut amusante à tous, et ce que Dulot avait fait sérieusement fut pris comme une plaisanterie. Les bouts-rimés devinrent à la mode, et en 1654, Jean François Sarrazin composa une satire contre eux, intitulée La Défaite des bouts-rimés, qui connut un grand succès. Néanmoins, ils continuèrent à être abondamment composés en France tout au long du XVIIe siècle et une grande partie du XVIIIe siècle.

L’Académie de Toulouse a également contribué à maintenir les bouts-rimés en organisant un concours annuel de 14 vers, pour décrire les gloires de Louis XIV. Le sonnet victorieux était récompensé par une médaille. Un exemple en est le suivant, complété par le Père Commire :

Tout est grand dans le Roi, l’Aspect seul de son buste Rend nos fiers Ennemis plus froids que des Glacons : Et Guillaume n’attend que le Temps des Moissons, Pour se voir Soccomber sous un bras si robuste. Qu’on ne nous vante plus les Miracles d’Auguste; Louis de bien régner lui feroit des Leçons : Horace en vain l’égale aux Dieux dans ses Chansons. Moins que mon Héros il étoit sage et juste, etc.

En 1701, Étienne Mallemans publia une collection de sonnets sérieux, tous écrits à partir de rimes choisies pour lui par la duchesse de Maine. Ni Piron, ni Marmontel, ni La Motte ne dédaignaient cet exercice ingénieux, et au début du XIXe siècle, la mode fut relancée. L’incident le plus curieux dans l’histoire des bouts-rimés est le fait que l’aîné Alexandre Dumas, en 1864, les prit sous sa protection. Il invita tous les poètes de France à démontrer leur talent en composant à partir de séries de rimes sélectionnées à cet effet par le poète Joseph Méry. Pas moins de 350 écrivains répondirent à l’appel, et Dumas publia le résultat sous forme de volume en 1865.

W. M. Rossetti, dans le mémoire de son frère, mentionne que, surtout en 1848 et 1849, lui et Rossetti pratiquaient constamment leur plume en écrivant des sonnets à partir de bouts-rimés, chacun donnant à l’autre les rimes pour un sonnet. La sœur de Dante Gabriel Rossetti, Christina, était considérée comme particulièrement talentueuse. Dante appréciait particulièrement le sonnet qu’elle avait composé de cette manière :

Il me semble que les maux de la vie je voudrais fuir ; Mais alors je dois fuir la vie, qui est un vide. Même dans mon enfance, souvent mon esprit s’effondrait, Pensant à tout ce qu’il restait à accomplir. Parmi mes nombreux amis, il n’y en a pas un Comme elle avec qui je m’assis sur la berge Ombre de saule, dont je bus Un amour plus pur que les ruisseaux qui chantent et courent. Mais souvent cette joie a coûté un soupir ; Et maintes fois j’ai cherché dans mon cœur Le vieux réconfort et ne l’ai pas encore trouvé. Sûrement dans ce jour calme où je mourrai La pensée douloureuse sera une pensée bénie Et je pleurerai que je dois oublier.

Exemple de Poème en Bouts-Rimés

Voici un exemple de poème écrit dans le style des bouts-rimés :

Dans le jardin où fleurit le rosier, Un doux parfum s’élève de la terre, Les abeilles dansent, un ballet léger, Leur bourdonnement, une douce prière. Au loin, l’écho d’un chant de rivière, Emporte mes pensées, comme un voilier, Et sous le ciel, d’une beauté sincère

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