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Chanson – la Merveille des Belles

Le poème ‘Chanson – la Merveille des Belles’ de François de Malherbe, écrit en 1614, est une magnifique ode à la beauté de l’amour, enchâssée dans un décor naturel vibrant. Malherbe, figure emblématique de la poésie classique française, nous invite à apprécier les délices simples que la nature et l’amour peuvent offrir, tout en atteignant une esthétique que le génie de l’art peine à reproduire.
1614.
Sus, debout, la merveille des belles !
Allons voir sur les herbes nouvelles
Luire un émail dont la vive peinture
Défend à l’art d’imiter la nature.
L’air est plein d’une haleine de roses,
Tous les vents tiennent leurs bouches closes ;
Et le soleil semble sortir de l’onde
Pour quelque amour plus que pour luire au monde.
On dirait, à lui voir sur la tête
Ses rayons comme un chapeau de fête,
Qu’il s’en va suivre en si belle journée
Encore un coup la fille de Pénée.
Toute chose aux délices conspire,
Mettez-vous en votre humeur de rire ;
Les soins profonds d’où les rides nous viennent
À d’autres ans qu’aux vôtres appartiennent.
Il fait chaud, mais un feuillage sombre
Loin du bruit nous fournira quelque ombre,
Où nous ferons parmi les violettes,
Mépris de l’ambre et de ses cassolettes.
Près de nous, sur les branches voisines
Des genêts, des houx et des épines,
Le rossignol, déployant ses merveilles,
Jusqu’aux rochers donnera des oreilles.
Et peut-être à travers des fougères
Verrons-nous, de bergers à bergères,
Sein contre sein, et bouche contre bouche,
Naître et finir quelque douce escarmouche.
C’est chez eux qu’Amour est à son aise ;
II y saute, il y danse, il y baise,
Et foule aux pieds les contraintes serviles
De tant de lois qui le gênent aux villes.
Ô qu’un jour mon âme aurait de gloire
D’obtenir cette heureuse victoire,
Si la pitié de mes peines passées,
Vous disposait à semblables pensées !
Votre honneur, le plus vain des idoles,
Vous remplit de mensonges frivoles :
Mais quel esprit que la raison conseille,
S’il est aimé, ne rend point la pareille ?
Extrait de:
Poésies livre III
En fin de compte, ce poème nous rappelle que l’amour et la nature sont entrelacés dans une danse éternelle de beauté, nous incitant à explorer davantage les œuvres de Malherbe et à réfléchir à notre propre rapport avec ces thèmes universels.

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