Cobla esparsa dans la poésie des troubadours
La cobla esparsa (ancien occitan [ˈkobla esˈpaɾsa] signifiant littéralement « strophe éparpillée ») est un terme désignant un poème en une seule strophe dans la poésie des troubadours. Ces poèmes représentent environ 15 % de la production des troubadours, et ils constituent la forme dominante parmi les auteurs tardifs (après 1220) tels que Bertran Carbonel et Guillem de l’Olivier.
Le terme cobla triada est utilisé par les chercheurs modernes pour indiquer une cobla extraite d’un poème plus long et laissée à elle-même, mais son sens médiéval original était celui d’une cobla esparsa tirée d’une plus grande collection de tels poèmes, les coblas esparsas étant généralement présentées en grands ensembles.
Parfois, deux auteurs écrivaient chacun une cobla esparsa dans le cadre d’un échange de coblas ; cela correspond, sous une forme plus courte, à l’ancien tenso ou partimen. La question de savoir si de tels échanges doivent être considérés comme un « genre » à part entière, comme un type de tenso court, ou comme des coblas esparsas, dont l’une est écrite en réponse à l’autre, est débattue. Le Cançoneret de Ripoll fait la distinction entre les cobles d’acuyndamens, qui symbolisent des liens de vasselage, d’amour ou de fidélité, et les cobles de qüestions, qui posent des dilemmes. L’acuyndamentum était un lien spécial de vassalage-fidélité dans la Catalogne médiévale.
Exemple de poème en cobla esparsa
Dans le jardin de l’amour,
Les roses dansent sous le ciel,
Le vent murmure des promesses,
Écho des cœurs, doux et fiel.
Chaque pétale, une caresse,
Rappelle les serments d’hier,
Sous l’ombre d’un vieux chêne,
Nos âmes s’unissent en lumière.
Ce poème respecte la forme de la cobla esparsa par sa structure en une seule strophe, véhiculant des thèmes d’amour et de nature, caractéristiques de ce genre poétique. Les éléments en rouge soulignent les images et les émotions centrales, renforçant ainsi l’impact poétique de chaque ligne.