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Dans la Peau

Le poème ‘Dans la Peau’ de Jean-Christophe Réhel traite des thèmes de l’acceptation de soi et de la résilience. L’auteur nous plonge dans son univers personnel où il explore les épreuves liées à son handicap. À travers une voix authentique et touchante, ce poème nous invite à célébrer la force féminine et l’humour face aux défis de la vie. C’est une œuvre qui résonne particulièrement dans notre société moderne, abordant des sujets encore tabous avec une grande sensibilité.
Ça commence Avec une naissance Et ensuite Une erreur mÃĐdicale Je suis nÃĐe prÃĐmaturÃĐment Le mÃĐdecin voulait m’installer un cathÃĐter Et il a sectionnÃĐ des artÃĻres Ils ont dÃŧ m’amputer la jambe gauche Ça ne me dÃĐrange pas Je n’ai jamais eu besoin de cette jambe-là Je ne me suis jamais fait ÃĐcœurer avec ça Ou en tout cas pas vraiment Peut-Être juste un peu au primaire En troisiÃĻme annÃĐe Ma jambe ÃĐtait jammÃĐe à l’envers Dans le temps C’ÃĐtait juste un boulon vissÃĐ avec un Allen key J’allais voir Pierre le concierge de l’ÃĐcole Pour qu’il me visse le pied du bon bord Pierre me donnait toujours de la rÃĐglisse aprÃĻs Il ÃĐtait fin Pierre Ensuite il y a ma mÃĻre Ma mÃĻre d’amour Qui me couvait toujours trop Je voulais montrer que j’ÃĐtais forte Une femme forte Une femme avec une seule jambe Une femme pirate qui boit de la biÃĻre Une femme qui aime sÃĐduire Et qui rote Et qui pÃĻte Et qui s’en fout Et qui rit Et qui a le rire facile Et qui embrasse sa blonde trÃĻs tard dans la nuit Entends-tu la nuit ? C’est mon berceau C’est mon hochet Je n’ai jamais changÃĐ J’ai toujours ÃĐtÃĐ la mÊme femme Celle qui chasse le mammouth en pleine nuit Et qui dessine dans sa caverne Quand j’ÃĐtais petite Je ne voulais jamais me laver les cheveux Quand il pleuvait Je sortais dehors en courant Ça faisait capoter ma mÃĻre J’aimais enlever le bas de mon pied droit Pour sentir l’asphalte mouillÃĐ sous mes orteils Mes petits orteils minuscules Qui illuminaient le quartier Qui dÃĐcoupaient le quartier en deux Dans l’infini Le bel infini Pas l’infini quÃĐtaine Celui qui ne se brosse pas les dents Celui qui dit je t’aime et qui sent bon pareil Et qui sourit à sa blonde de leur cÃītÃĐ de la fenÊtre Et qui grandit vite Le temps Je le vois passer Il me fait peur Je travaille beaucoup Je suis tatoueuse J’ai commencÃĐ le tatouage à dix-huit ans Au primaire Je dessinais dÃĐjà sur le bras De tous mes camarades de classe avec des crayons gel J’ai tatouÃĐ peut-Être sept mille personnes Des fois il y en a qui se confient à moi Je me sens comme une coiffeuse Une coiffeuse qui fait saigner le monde Au dÃĐbut J’avais mal au poignet J’avais des machines plus lourdes Maintenant J’ai de plus en plus mal au dos C’est rushant Je dois choisir entre avoir une bonne posture ou avoir une ligne sharp Je ne peux plus tatouer pendant six heures d’affilÃĐe Ça me dÃĐtruit le dos Cette annÃĐe Je n’ai pas marchÃĐ beaucoup Je me suis dÃĐvissÃĐ la rotule Je m’entraÃŪnais pis ma rotule a poppÃĐ out Je faisais un squat pis c’est sorti Là j’essaye de renforcir ma jambe TantÃīt je suis allÃĐe sur le balcon Ma blonde me regardait de l’autre cÃītÃĐ de la fenÊtre Elle souriait Je la faisais rire Je faisais semblant d’avoir le dos barrÃĐ Je faisais semblant de me transformer en loup-garou C’est tout ce qui compte dans le fond Faire rire quelqu’un qu’on aime C’est un vol à l’ÃĐtalage Une cagoule oÃđ je vois ton visage m’aimer.
À travers ce poème, Réhel nous rappelle l’importance de rire et de s’accepter tel que l’on est. N’hésitez pas à découvrir d’autres œuvres de cet auteur inspirant et à partager vos réflexions sur cette belle exploration de l’identité et de la force intérieure.

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