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Décor
Le poème ‘Décor’ de Théodore de Banville, publié en 1846 dans son recueil ‘Les Stalactites’, transporte les lecteurs dans un univers onirique où la nature et l’art se fondent harmonieusement. À travers ses vers richement imagés, Banville illustre une quête esthétique et spirituelle, invitant chacun à admirer la beauté souvent négligée qui nous entoure. Ce poème reste d’une grande pertinence en raison de son exploration des thèmes de l’émerveillement et de la nostalgie, caractéristiques de la poésie romantique.
Dans les grottes sans fin brillent les Stalactites. Du cyprÃĻs gigantesque aux fleurs les plus petites, Un clair jardin sâaccroche au rocher spongieux, Lys de glace, roseaux, lianes, clÃĐmatites. Des thyrses pÃĒlissants, bouquets prestigieux, Naissent, et leur ÃĐclat mystique divinise Des villes de fÃĐerie au vol prodigieux. Voici les Alhambras oÃđ Grenade ÃĐternise Le trÃĻfle pur ; voici les palais aux plafonds En feu, dâoÃđ pendent clairs les lustres de Venise. Transparents et pensifs, de grands sphinx, des griffons Projettent des regards longs et mÃĐlancoliques Sur des Dieux monstrueux aux costumes bouffons. Dans un tendre cristal aux reflets mÃĐtalliques SâÃĐlancent, dessinant le rythme essentiel, Vos clochetons à jour, Ãī sveltes basiliques, Et sous lâarbre sanglant et providentiel De la croix, sont ÃĐclos, enamourÃĐs des mythes, Les vitraux oÃđ revit tout le peuple du ciel. Stalactites tombant des voÃŧtes, stalagmites Montant du sol, partout les orgueilleux glaçons Argentent de splendeurs lâhorizon sans limites. Babels de diamants oÃđ courent des frissons, Colonnes à des Dieux inconnus dÃĐdiÃĐes, Souterrains ÃĐblouis, miraculeux buissons, Tout frÃĐmit : cent lueurs baignent, irradiÃĐes, Les coupoles qui sont pareilles à des cieux. Pourtant câest le destin, voÃŧtes incendiÃĐes ! Le voyageur, ravi dans ce lieu prÃĐcieux Et sachant quâune Nymphe auguste est son hÃītesse, Parfois sur vos trÃĐsors lÃĻve un Åil soucieux. Quel trouble appesanti sur leur dÃĐlicatesse Pare de la langueur mourante du sommeil Ces merveilles du rÊve, et dâoÃđ vient leur tristesse ? HÃĐlas ! lâardent soleil de Dieu, le vrai soleil Ne les ÃĐclaire pas de son regard propice Et fait voler plus haut ses flÃĻches dâor vermeil. Sous un mont que jamais le lierre ne tapisse, Vit cet enchantement qui tremble au son du cor, GardÃĐ par la caverne et par le prÃĐcipice. Mais (chÃĻre nymphe, Ãī Muse inassouvie encor, Que devance le chÅur ailÃĐ des MÃĐtaphores), Pour installer ce rare et flamboyant dÃĐcor, Sous ces blancs chapiteaux et ces arceaux sonores OÃđ les mÃĐtaux ont mis leur charme et leurs poisons, Il a fallu les pleurs des Soirs et des Aurores. Car, toi pour qui le roc orna ces floraisons De rose, de safran et dâazur constellÃĐes, Tu le sais, PoÃĐsie, ange de nos raisons, Ces caprices divins sont des larmes gelÃĐes ! Extrait de: Les Stalactites (1846)
En conclusion, ‘Décor’ de Banville est une invitation à contempler les merveilles du monde et à ressentir la profondeur des émotions humaines. N’hésitez pas à explorer davantage ses œuvres pour découvrir la richesse de sa vision poétique et à partager vos impressions sur ce poème.