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Du Mouvement et de L’immobilite de Douve – Théâtre

Le poème ‘Du Mouvement et de l’Immobilité de Douve’ d’Yves Bonnefoy est une œuvre fascinante qui aborde des thèmes universels tels que l’amour, la vie et la mort. Écrit au 20ᵉ siècle, ce poème se distingue par sa richesse symbolique et son style unique, invitant les lecteurs à une réflexion profonde sur la condition humaine. À travers des images puissantes et des motifs récurrents, Bonnefoy explore la beauté éphémère de l’existence et les luttes intérieures face à l’immuable.
Je te voyais courir sur des terrasses, Je te voyais lutter contre le vent, Le froid saignait sur tes lÃĻvres. II L’ÃĐtÃĐ vieillissant te gerçait d’un plaisir monotone, nous mÃĐprisions l’ivresse imparfaite de vivre. ÂŦ PlutÃīt le lierre, disais-tu. l’attachement du lierre aux pierres de sa nuit : prÃĐsence sans issue, visage sans racine. ÂŦ DerniÃĻre vitre heureuse que l’ongle solaire dÃĐchire, plutÃīt dans la montagne ce village oÃđ mourir. ÂŦ PlutÃīt ce vent… Âŧ III Il s’agissait d’un vent plus fort que nos mÃĐmoires, Stupeur des robes et cri des rocs — et tu passais devant ces llammes La tÃĻte quadrillÃĐe les mains Tendues et toute En quÊte de la mort sur les tambours exultants de les gestes. C’ÃĐtait jour de tes seins Et tu rÃĐgnais enfin absente de ma tÊte. IV Je me rÃĐveille, il pleut. Le vent te pÃĐnÃĻtre, Douve, lande rÃĐsineuse endormie prÃĻs de moi. Je suis sur une terrasse, dans un trou de la mort. De grands chiens de feuillages tremblent. Le bras que tu soulÃĻves, soudain, sur une porte, m’illumine à travers les ÃĒges. Village de braise, à chaque instant je te vois naÃŪtre, Douve, A chaque instant mourir. V Le bras que l’on soulÃĻve et le bras que l’on tourne Ne sont d’un mÊme instant que pour nos lourdes tÊtes, Mais rejetÃĐs ces draps de verdure et de boue Il ne reste qu’un feu du royaume de mort. La jambe dÃĐmeublÃĐe oÃđ le grand vent pÃĐnÃĻtre Poussant devant lui des tÊtes de pluie Ne vous ÃĐclairera qu’au seuil de ce royaume, Gestes de Douve, gestes dÃĐjà plus lents, gestes noirs. VI Quelle pÃĒleur te frappe, riviÃĻre souterraine, quelle artÃĻre en toi se rompt, oÃđ l’ÃĐcho retentit de ta chute ? Ce bras que tu soulÃĻves soudain s’ouvre, s’enflamme. Ton visage recule. Quelle brunie croissante m’arrache ton regard ? Lente falaise d’ombre, frontiÃĻre de la mort. Des bras muets t’accueillent, arbres d’une autre rive. VII BlessÃĐe confuse dans les feuilles, Mais prise par le sang de pistes qui se perdent, Complice encor du vivre. Je t’ai vue ensablÃĐe au terme de ta lutte HÃĐsiter aux confins du silence et de l’eau, Et la bouche souillÃĐe des derniÃĻres ÃĐtoiles Rompre d’un cri l’horreur de veiller dans ta nuit. O dressant dans l’air dur soudain comme une roche Un beau geste de houille. VIII La musique saugrenue commence dans les mains, dans les genoux, puis c’est la tÃĻte qui craque, la musique s’affirme sous les lÃĻvres, sa certitude pÃĐnÃĻtre le versant souterrain du visage. A prÃĐsent se disloquent les menuiseries faciales. A prÃĐsent l’on procÃĻde à l’arrachement de la vue. IX Blanche sous un plafond d’insectes, mal ÃĐclairÃĐe, profil Et ta robe tachÃĐe du venin des lampes, Je te dÃĐcouvre ÃĐtendue. Ta bouche plus haute qu’un fleuve se brisant au 1 sur la terre. Être dÃĐfait que l’Être invincible rassemble. PrÃĐsence ressaisie dans la torche du froid, O guetteuse toujours je te dÃĐcouvre morte, Douve disant PhÃĐnix je veille dans ce froid. X Je vois Douve ÃĐtendue. Au plus haut de l’espace charnel je l’entends bruire. Les princes-noirs hÃĒtent leurs mandibules à travers cet espace oÃđ les mains de Douve se dÃĐveloppent, os dÃĐlaits de leur chair se muant en toile grise que l’araignÃĐe massive ÃĐclaire. XI Couverte de l’humus silencieux du monde, Parcourue des rayons d’une araignÃĐe vivante. DÃĐjà soumise au devenir du sable Et tout ÃĐcartelÃĐe secrÃĻte connaissance. ParÃĐe pour une fÊte dans le vide Et les dents dÃĐcouvertes comme pour l’amour. Fontaine de ma mon prÃĐsente insoutenable. XII Je vois Douve ÃĐtendue. Dans la ville ÃĐcarlate de l’air, oÃđ combattent les branches sur son visage, oÃđ des racines trouvent leur chemin dans son corps — elle rayonne une joie stridente d’insectes, une musique a tireuse. Au pas noir de la terre, Douve ravagÃĐe, exultante, rejoint la lampe noueuse des plateaux. XIII Ton visage ce soir ÃĐclairÃĐ par la terre, Mais je vois les yeux se corrompre Et le mot visage n’a plus de sens. La mer intÃĐrieure ÃĐclairÃĐe d’aigles tournants, Ceci est une image. Je te dÃĐliens froide à une profondeur oÃđ les images ne prennent plus. XIV Je vois Douve ÃĐtendue. Dans une piÃĻce blanche, les veux cernÃĐs de plÃĒtre, bouche vertigineuse et les mains condamnÃĐes à l’herbe luxuriante qui l’envahit de toutes parts. La porte s’ouvre. Un orchestre s’avance. Et des yeux à laccttes, des thorax pelucheux, des tÃĻtes froides à becs, à mandibules, l’inondent. XV O douÃĐe d’un profil oÃđ s’acharne la terre, Je te vois disparaÃŪtre. L’herbe nue sur tes lÃĻvres et l’ÃĐclat du silex Inventent ton dernier sourire, Science profonde oÃđ se calcine Le vieux bestiaire cÃĐrÃĐbral. XVI Demeure d’un feu sombre oÃđ convergent nos pentes ! Sous ses voÃŧtes je te vois luire. Douve immobile, prise dans le filet vertical de la mort-Douve gÃĐniale, renversÃĐe : quand au pas des soleils dans l’espace funÃĻbre, elle accÃĻde lentement aux ÃĐtages infÃĐrieurs. XVII Le ravin pÃĐnÃĻtre dans la bouche maintenant, Les cinq doigts se dispersent en hasards de forÊt maintenant, La tÊte premiÃĻre coule entre les herbes maintenant, La gorge se farde de neige et de loups maintenant, Les yeux ventent sur quels passagers de la mort et c’est nous dans ce vent dans cette eau dans ce froid maintenant. XVIII PrÃĐsence exacte qu’aucune flamme dÃĐsormais ne saurait restreindre ; convoveuse du froid secret ; vivante, de ce sang qui renaÃŪt et s’accroÃŪt oÃđ se dÃĐchire le poÃĻme. Il fallait qu’ainsi tu parusses aux limites sourdes, et d’un site funÃĻbre oÃđ ta lumiÃĻre empire, que tu subisses l’ÃĐpreuve. O plus belle et la mort infuse dans ton rire ! J’ose à prÃĐsent te rencontrer, je soutiens l’ÃĐclat de tes gestes. XIX Au premier jour du froid notre tÃĻte s’ÃĐvade Comme un prisonnier fuit dans l’ozone majeur. Mais Douve d’un instant cette flÃĻche retombe Et brise sur le sol les palmes de sa tÃĻte. Ainsi avions-nous cru rÃĐincarner nos gestes, Mais la tÃĻte niÃĐe nous buvons une eau froide, Et des liasses de mort pavoisent ton sourire. Ouverture tentÃĐe dans l’ÃĐpaisseur du monde.
Ce poème nous pousse à contempler la dualité entre mouvement et immobilité, et invite chacun à plonger dans ses propres réflexions sur la vie et la mort. Découvrez davantage d’œuvres d’Yves Bonnefoy pour enrichir votre compréhension de ce poète essentiel de la littérature française.

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